Immigration et guerre d'Algérie : "Nous avons un problème avec les maghrébins", dit Claude Goasguen (LR)

Publié à 21h36, le 14 septembre 2016 , Modifié à 17h38, le 15 septembre 2016

Immigration et guerre d'Algérie : "Nous avons un problème avec les maghrébins", dit Claude Goasguen (LR)
Claude Goasguen sur LCP, mercredi 14 septembre 2016 © Montage Le Lab

Claude Goasguen, député-maire LR du 16ème arrondissement de Paris, est sur LCP pour un débat, mercredi 14 septembre au soir. Le sujet de départ est "l'identité heureuse", thème de campagne d'Alain Juppé (le concept étant présenté comme un objectif à atteindre et non un constat) qui vaut à ce dernier des attaques plus ou moins honnêtes du camp de Nicolas Sarkozy. Claude Goasguen, député de Paris, soutien ce dernier, fait part de son scepticisme quant à cette "identité heureuse".

"C'est un thème de campagne qui se défend, c'est le sien, c'est un thème centriste", dit-il avant de parler de son "inquiétude" face à une "communauté musulmane" qui ne prendrait pas forcément cette "direction" et qui serait surtout "trop absente" dans la dénonciation des attaques terroristes commises par Daech sur le sol français. Il explique d'abord :

 

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Je ne suis pas sûr, pour connaître bien la communauté musulmane, que le chemin de la communauté musulmane soit sur la direction d'une identité heureuse. Je dirais même qu'elle m'inquiète de plus en plus, cette communauté musulmane. Elle est absente. C'est vrai qu'il y a des personnalités musulmanes qui viennent de temps en temps passer à la télévision. Mais des millions de musulmans - vous imaginez ce que ça représente pour des millions de musulmans, ce qui se passe en France en ce moment, quelle peut être leur réaction ? Est-ce que vous auriez, vous... par exemple si des catholiques venaient assassiner d'autres personnes en France, mais je serais le premier à descendre dans la rue pour sanctionner les catholiques en question vigoureusement. 



Je pense bien que tous les musulmans ne sont pas favorables à l'islamisme, mais je trouve que leur réaction n'est pas encore assez forte.

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La discussion se déplace alors sur la question de l'islam en France et Claude Goasguen regrette qu'il n'y ait "pas de clergé dans la religion sunnite". Une réflexion qui s'inscrit dans le cadre de la relance de la Fondation pour l'islam de France que doit diriger Jean-Pierre Chevènement. Et Claude Goasguen enchaîne, évoquant un "schéma trentenaire" qui est celui de l'immigration qui n'aurait pas été pris assez au sérieux, aboutissant à ce qu'aujourd'hui, le pays ait "un problème avec les maghrébins" notamment au sujet de la guerre d'Algérie. Voici ce que le maire du 16e a dit :

 

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Si on ne règle pas les problèmes, ça sera très difficile. Tout le monde veut l'identité heureuse, moi j'ai lu 'La Comtesse de Ségur' comme tout le monde, mais très franchement, y'aura un vaste travail à faire, il sera difficile. Le schéma, il est trentenaire en réalité. Nous n'avons pas voulu voir l'immigration avec les yeux qui étaient ceux des hommes politiques lucides. Nous avons un problème avec les maghrébins, incontestable. Cette affaire de la guerre d'Algérie a été très mal perçue par la communauté musulmane maghrébine de la troisième génération mais aussi par certains Français. Elle ressort. Aujourd'hui, il faut avoir le courage de l'aborder non pas dans la discrimination, mais franchement... [il est coupé].

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Une déclaration à revoir dans cette vidéo :



Sur Twitter, une version raccourcie de ces propos est longtemps restée en ligne avant d'être finalement supprimée. En voici une capture d'écran :



Auprès d'un journaliste de BFMTV, Claude Goasguen a ensuite précisé : le fait que de "jeunes Français d'origine algérienne ne se reconnaissent plus dans la France" est le signe que "nous avons un problème avec la guerre d'Algérie". Il ajoute :

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Je me demande : qu'est-ce que nous avons raté avec ces jeunes? Qu'est-ce que nous avons mal fait ?

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[BONUS TRACK]

Quelques instants avant ces déclarations, Claude Goasguen avait jugé que s'il était un "bon gestionnaire", Alain Juppé n'était "pas assez réformiste" et n'avait "pas pris la mesure de ce qui s'est passé en cinq ans". Et d'ajouter que durant cette période, on avait assisté à "un bouleversement complet" et que nous étions aujourd'hui confrontés à "la menace de la démographie africaine" :

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Au fond, ce qui s'est passé en cinq ans, c'est un bouleversement complet. Tout le monde essaye de nous remettre sur 2012, mais la situation est plus du tout la même. Il y a le moyen orient qui a explosé, littéralement. Il y a la menace de la démographie africaine qu'il faut absolument signaler.



Et en réalité, ces cinq années ont donné l'impression qu'il y avait un malaise profond qui régnait en France que les Français ne voulaient pas trop voir. C'est un peu aussi la faute de l'identité heureuse, que de ne pas vouloir voir les choses, car ça peut être aussi un peu une politique de l'autruche. C'est à dire, finalement ,on essaye de faire passer.

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