INFO LAB - Le Parti socialiste n’avait pas besoin de ça. Alors que leur candidat à la présidentielle Benoît Hamon rencontre des difficultés, que certains attribuent à l’influence des écologistes , une trentaine de salariés du PS se sont mobilisés mardi 11 avril lors d’une assemblée générale organisée à moins de deux semaines du premier tour de la présidentielle.
En cause : "le manque de moyens humains" et "l'absence de dialogue social au sein du PS" selon eux. Voici la pétition envoyée aux permanents du parti, issue de l’AG :
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Nous, salariés de Solférino, demandons à ce que l’emploi soit préservé pour assurer l’ensemble des missions nécessaires au bon fonctionnement du Parti socialiste. Nous sommes actuellement mobilisés sur la campagne électorale de Benoît Hamon derrière lequel nous sommes tous engagés. Mais nous n’avons plus les moyens humains d’assurer l’ensemble de nos missions.
Aujourd’hui, après un énième départ programmé d’un salarié, c’est le service communication qui est vidé de sa substance. Le service ne peut plus être opérationnel. Nous voulons avoir les moyens de faire campagne pour le candidat du Parti socialiste. Nous demandons la réintégration de ce salarié (…)
L’audit du cabinet Syndex rendu le 9 mars dernier pointe de nombreux dysfonctionnements organisationnels et des procédures de recrutement sur lesquels nous avions déjà alerté les directions politique et administrative depuis plus d’un an.
Or, ces effets perdurent et pèsent sur notre travail : absence de gestion de RH, manque de considération, mal-être au travail accompagnés de nombreux arrêts maladie, recrutements obscurs, non-renouvellement de CDD employés depuis de longues périodes, et ce, en pleine campagne présidentielle -chose qui ne s’est jamais vue au Parti socialiste-etc.
Nous avons tenté, par le biais du directeur adjoint de cabinet, de rencontrer et de joindre la direction politique et administrative ce mardi 11 avril, en vain, le Premier secrétaire étant absent, le directeur de cabinet et le SGA (Secrétariat général administratif, ndlr) en congés, alors que certains salariés n’ont plus le droit de poser leur RTT ni leur congé au vu du pic d’activité.
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Les salariés pourraient même voter le dépôt d’un préavis de grève mercredi 12 avril pour une grève effective jeudi 13 avril. Dans un message consulté par le Lab, les salariés du PS mobilisés précisent que "le but est de faire pression sur la direction pour obtenir un résultat rapide". Ils ajoutent : "Dès lors, nous pouvons amender le texte en proposant de déposer un préavis demain (mercredi), pour une éventuelle grève qui débuterait jeudi midi. Cela laisse assez de temps à la direction pour revenir vers nous".
A l’approche du premier tour, on imagine que la direction du PS devrait être particulièrement attentive à cette grogne sociale. Joint par le Lab, l’entourage du Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis évoque "une pression sur le trésorier et le Secrétariat général qui réunissent les syndicats demain (mercredi) matin et avant le CE (comité d’entreprise) de jeudi matin".