Jean-Luc Mélenchon aurait préféré un autre candidat que Christian Paul à la tête de la motion des frondeurs au congrès du PS

Publié à 17h07, le 24 avril 2015 , Modifié à 17h18, le 24 avril 2015

Jean-Luc Mélenchon aurait préféré un autre candidat que Christian Paul à la tête de la motion des frondeurs au congrès du PS
Jean-Luc Mélenchon © JAVIER SORIANO / AFP

Jean-Christophe Cambadélis a beau lui avoir demandé de "lâcher" le Parti socialiste, rien n’y fait : on ne se désintéresse pas comme ça d’une formation dont a été membre pendant 32 ans.

Dans un post de blog publié ce vendredi 24 avril, Jean-Luc Mélenchon se penche donc, entre autres, sur la figure de Christian Paul, le leader de la motion de l’aile gauche au congrès du PS. Et de toute évidence, le fondateur du Parti de gauche (PG) aurait préféré un autre candidat pour mener le bras-de-fer avec Jean-Christophe Cambadélis.

S’il n’a rien contre la personne du député de la Nièvre (un homme "aimable et prévenant", loin de "la marionnette de circonstances que certains ont prétendu"), Jean-Luc Mélenchon doute en revanche de la volonté de ce proche de Martine Aubry de contester véritablement la ligne économique de l’exécutif. Il explique :

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Christian Paul a voté pour le traité budgétaire (le pacte budgétaire européen, NDLR). Il a aussi voté pour l’ANI (l’accord national interprofessionnel entre patronat et syndicat, NDLR) et l’allongement de l’âge de la retraite. Autrement dit il n’a pris en charge aucun des marqueurs traditionnels de la gauche du parti. Ce choix a valeur de recentrage, dans la même pente que le choix final d’Aubry de ne pas aller au combat d’idées.

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Autre grief fait à l’ex-secrétaire d’Etat de Lionel Jospin, ses déclarations parfois conciliantes à l’égard de la majorité et ses prises de distance d’avec la gauche mélenchonienne. L’auteur écrit :

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Paul a donné immédiatement des gages. Ici, il a dit préférer le terme "éclaireur" à celui de "frondeur". Là, il rappelle "je ne suis pas frondeur par tempérament. Je ne suis pas parti avec Mélenchon ! J’ai voté toutes les lois depuis deux ans". Encore ailleurs, il explique qu’il "soutiendra Hollande, s’il a réussi".

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Autant de raison de rester méfiant, même si Jean-Luc Mélenchon dit se réjouir des "passerelles" entre la motion de l’aile gauche et certaines revendications du PG (la 6e République, l’augmentation du SMIC, la confrontation assumée avec la "droite allemande" sur les questions budgétaires).

>> À relire : Mélenchon et des élus du Parti de gauche accusent le PS de "hold-up sur l'écosocialisme"

Mais si ce n’est Christian Paul, qui aurait alors été le plus légitime pour mener la fronde contre la motion majoritaire, selon Mélenchon ?

Pas Benoît Hamon, en tout cas. L’eurodéputé règle son compte à l’ancien ministre de l’Education nationale, qui a "voulu préempter l’autorité du groupe (des frondeurs, NDLR) par des surenchères" dans les médias.

Non, celui qui aurait manifestement le plus convenu à Jean-Luc Mélenchon, c’est Emmanuel Maurel, député européen et l’un des chefs de file de l’aile gauche du parti. Le fait qu’il soit "réputé 'trop marqué à gauche dans le PS' selon les mots du journal Le Monde", n’étant pas la moindre de ses qualités.

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