De cette longue interview, les médias n'ont retenu qu'un grand titre: Manuel Valls aurait, selon Jean-Luc Mélenchon, été "contaminé" par Marine Le Pen. Le co-président du Parti de gauche se met ainsi dans la roue de l'un de ses plus proches collaborateurs, François Delapierre, qui estimait que le ministre de l'Intérieur représentait "l'extrême droite du Parti socialiste".
Une phrase volontairement provocatrice, dans la droite ligne des déclarations polémiques de l'ancien candidat à la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon revient d'ailleurs dans la même interview sur cette stratégie du coup d'éclat permanent. Une tactique payante, selon lui, puisqu'après "quatre ans d'existence", sa formation (le Front de gauche, incluant le Parti de gauche), soit devenu "l'une des quatre forces politiques centrales". Jean-Luc Mélenchon livre alors cette phrase pleine de mystère :
Certes, ma faconde et ma gouaille sont parfois des cache-misère. Nous n'avons pas fini de nous ajuster. Mais nous disputons au parti solférinien la première place.
La langue mielleuse et les ambiguïtés ne servent à rien. Parler cru et dru éveille les consciences, provoque du débat.
L'expression "parler cru et dru", un grand classique de Jean-Luc Mélenchon (sur lequel Le Lab est revenu ici et là notamment). Mais le qualificatif de "cache-misère" est inédit dans sa bouche.