La droite demande la démission de Thierry Solère de son poste de questeur de l'Assemblée

Publié à 11h01, le 26 novembre 2017 , Modifié à 17h03, le 26 novembre 2017

La droite demande la démission de Thierry Solère de son poste de questeur de l'Assemblée
Laurent Wauquiez. © AFP

Avec l’adhésion de Thierry Solère, viré de LR il y a un mois, à La République en marche, le parti majoritaire d’Emmanuel Macron, les trois questeurs de l’Assemblée nationale sont désormais dans l’escarcelle de la majorité . Une première alors que d’ordinaire l’un des trois postes revient au principal parti d’opposition au Palais Bourbon. Mais Thierry Solère, alors simplement Constructif et dans *l'opposition* en juin, l’avait chipé à Eric Ciotti .

Mais la donne a donc désormais changé. Et la droite ne compte pas laisser passer cela. "Avec Thierry Solère, les trois questeurs, ce qui n’est jamais arrivé, appartiennent au même parti. Ce n’est pas acceptable. Il faut plus diversité dans la parole républicaine", a fustigé Laurent Wauquiez, favori pour la présidence de LR, ce dimanche 26 novembre dans Le Grand Rendez-Vous sur Europe 1.

Dans la foulée du leader de l’aile droite de LR, une flopée d’élus républicains ont exigé la démission du néo-marcheur de la questure. Premier à dégainer, le député LR du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont pour lequel "la décence impose sa démission" :

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Solère adhère à En Marche ! C’est donc officiel, les 3 questeurs de l’Assemblée sont membres du parti majoritaire. La décence impose sa démission afin de respecter les droits de l’opposition !

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Bref candidat à la présidence du parti mais qui n’a pas passé le cut des parrainages, Daniel Fasquelle estime sur Twitter que cette situation institutionnelle inédite "est une question de respect de la démocratie" :

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Solère rejoint En Marche. Il doit donc démissionner du poste de questeur de l’Assemblée. Pas question d’avoir les 3 questeurs chez En Marche. C’est une question de respect de la démocratie !

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Député LR de l’Aisne, Julien Dive ne dit pas autre chose quand il demande à Christophe Castaner, patron de LREM et secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, de "demander à son militant Solère de quitter la questure". Et ce, "pour respecter l’équilibre parlementaire".

Techniquement, Thierry Solère peut rester questeur jusqu’au prochain renouvellement, dont l’élection est prévue en octobre prochain. Mais la pression mise sur lui par la droite LR "canal historique", qui espère bien récupérer ce poste, pourrait accélérer le processus.

[Edit 12h25] "Aucune raison de démissionner"

Interrogé sur cette demande de démission, Thierry Solère, invité de BFM Politique ce dimanche, a dit niet. "Chaque année, les députés votent à bulletin secret pour les questeurs. Que dit le règlement de l'Assemblée nationale ? Qu'on tente, on tente, de respecter la parité", réplique le néodéputé LREM. Avant d'ajouter :

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Je n’ai aucune raison de démissionner. Le règlement, et c’est le vote de chaque parlementaire, j’ai été élu. La loi permet à chaque député de se présenter à ces fonctions et ses collègues votent à bulletin secret. Je suis élu pour un an. Il n'y a pas d’obligation légale. Les postes n’appartiennent pas aux partis politiques. Ce n’est pas à monsieur Wauquiez de décider mais aux 577 députés à bulletin secret. 

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Circulez, y'a rien à voir donc. Et revenez dans un an pour le prochain vote. Eric Ciotti est prévenu.

[Edit 17h] Un député LREM demande la démission de Solère

Plus tard dans la journée, c'est le député Nouvelle gauche Luc Carvounas qui s'est indigné de la situation de Thierry Solère. Il appelle le président de l'Assemblée, François de Rugy, à choisir s'il "le maintient questeur au mépris de tous les équilibres sous la Ve" après que l'ex-Constructif ait signé à LREM.

Mais c'est des rangs même de la majorité que vient un message similaire. François-Michel Lambert, député LREM prenant régulièrement le contre-pied de ses camarades de groupe, se déclare "pour la démission de Thierry Solère du poste de questeur". Il tweete :

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