La fin des 35 heures ? C'est mon idée !

Publié à 10h27, le 30 octobre 2012 , Modifié à 10h27, le 30 octobre 2012

La fin des 35 heures ? C'est mon idée !
Christian Estrosi, Valérie Pécresse et Jean-François Copé lors de leurs meetings respectifs (montage via Maxppp)

"J'ai été le premier à dire qu'il fallait réformer les 35 heures." Voici la phrase la plus répétée parmi les membres de l'opposition, tout particulièrement dans les équipes Copé et Fillon, ce 30 octobre après la sortie de Jean-Marc Ayrault.

Un Premier ministre qui n'exclut pas un retour aux 39 heures - avant de faire un auto-recadrage en règle - c'est du pain béni pour l'opposition qui prône la fin des 35 heures. Pour les soutiens des deux candidats à la présidence de l'UMP, c'est aussi le moment de jouer des coudes pour rappeler que c'est leur proposition.

Et cela commence avec Jean-François Copé sur Canal Plus au petit matin :

Avec Bruno Le Maire, avec Hervé Novelli et un certain nombre de mes amis, nous avons, en 2010 puis 2011, préconisé que le deuxième quinquennat de Nicolas Sarkozy soit dédié à ouvrir très largement la question du temps de travail par branche et par entreprise.

Il ajoute qu'il "applaudit" Jean-Marc Ayrault et lui "dis solennellement" :

Si le gouvernement socialiste propose un programme de baisse des dépenses publiques, s'il propose d'assouplir largement les 35 heures, il doit savoir qu'il me trouvera à ses côtés au nom de l'intérêt du pays.

Même rhétorique quelques minutes plus tard sur i>TELE, cette fois dans le camp Fillon avec Valérie Pécresse. Elle estime que "Jean-Marc Ayrault se rallie à la grande proposition de François Fillon" :

Ah moi je salue l’éclair de lucidité de Jean-Marc Ayrault ! Nous voulons incarner à l'UMP une opposition extrêmement vigoureuse et vigilante.

Je crois que ça marche puisque Jean-Marc Ayrault se rallie à la grande proposition du pacte productif de François Fillon, qui est la suppression des 35 heures.

Puis souligne que "l'éclair de lucidité" a l'air de s'apparenter davantage à "un nouveau couac gouvernemental" devant le démenti de Michel Sapin.

Encore quelques minutes après sur LCP, toujours dans la team Fillon, c'est Christian Estrosi qui revendique la paternité d'une "fin des 35 heures". Lui l'aurait initié, François Fillon l'aurait ensuite repris à son compte :

J’ai été le premier le 2 août chez vos confrères du Figaro à dire : il faut réformer les 35 heures.

Parce que c’était le moment où le gouvernement a supprimé les heures défiscalisées qui permettaient à neuf millions et demi de Français de toucher en moyenne 500 euros de revenus de plus par an. (...)

C'est ce que nous disons d’ailleurs avec François Fillon aujourd’hui. Si Monsieur Ayrault nous rejoint - mais j’ai l’impression que c’est une bourde de plus de leur part -  je dis banco !

Chronologiquement, on trouve l'idée d'une "renégociation des 35 heures branche par branche" dans le projet économique de l'UMP pour 2012, , dévoilé par Jean-François Copé en novembre 2011.

Dans la période post-élection présidentielle, Christian Estrosi a lancé une attaque contre les 35 heures début août, suivi par François Fillon le 22 août dans une interview au Point ["Je propose de donner la possibilité de négocier le temps de travail entreprise par entreprise, dans la limite de la législation européenne"].

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