La prophétie de Jean-Marie Le Pen sur la "déferlante démographique" africaine

Publié à 10h00, le 29 mai 2015 , Modifié à 17h06, le 29 mai 2015

La prophétie de Jean-Marie Le Pen sur la "déferlante démographique" africaine
Jean-Marie Le Pen © GUILLAUME SOUVANT / AFP

Difficile de suivre Jean-Marie Le Pen. Après l’avoir voué aux gémonies des jours durant, le fondateur du FN tente désormais de faire la paix avec sa fille Marine. C'est que la présidente du mouvement frontiste s'est montrée intraitable avec son géniteur depuis les dérapages médiatiques de ce dernier sur la Shoah, Pétain ou la République.

Mais dans le même temps, Jean-Marie Le Pen exerce plus que jamais cette "liberté de ton" qui lui a valu d’être mis à pied du Front national début mai et peut-être, bientôt, déchu de la présidence d’honneur du parti. Comme dans cet entretien au magazine Society paru ce vendredi 29 mai.

Abordant la question de la "déferlante démographique qui va submerger l’Europe en provenance d’Afrique", le "Menhir" se déchaîne. Voyez plutôt :

 

"

Les démographes disent qu’en 2070, ils seront 440 millions au Nigeria. Moi, je vous garantis qu’ils vont se tuer les uns les autres, ils vont s’égorger, parce qu’il n’y aura pas à manger pour tout le monde, et puis ils vont venir ici, ils vont vouloir votre place, ils vont tout vous prendre.

"

"Il a ri, fort, il a pointé son doigt dans notre direction et il a hurlé", poursuivent les auteurs de l’article en citant l’eurodéputé :

 

"

Ils vont vous défoncer la gueule !

"

On a beau être habitué aux propos sulfureux de Jean-Marie Le Pen, la violence du ton surprend. Mais désormais, suspension du FN oblige, ils n’engagent plus le parti. Ouf de soulagement du côté de Nanterre ?

[BONUS TRACK] Moi, président ? Au secours !

Outre les dangers de l’immigration, que redoute le plus Jean-Marie Le Pen ? Le pouvoir, serait-on tenté de répondre à la lecture de Society. Dans le journal, l’ancien finaliste de la présidentielle de 2002 admet à nouveau que la perspective d’une victoire (même très incertaine) face à Jacques Chirac lui a donné des sueurs froides à l’époque. Il explique :

"

En 2002, c’est vrai, j’ai envisagé avec une certaine angoisse qu’il y ait une déferlante populiste. Je ne suis pas spécialement un homme politique qui a la réputation d’être peureux mais je sais évaluer le danger. Quand vous vous retrouvez dans l’hypothèse d’être président de la République alors que nous n’avez pas l’appareil pour le faire, vous ne trouvez pas que ça puisse susciter légitimement une impression d’angoisse ? Si ce n’est pas le cas, c’est que vous êtes un branleur.

"

Un commentaire qu’on devine également adressé à Marine Le Pen. Depuis sa brouille avec sa fille, Jean-Marie Le Pen juge haut et fort que le FN est "loin" d’être "aux portes" du pouvoir, faute d’une organisation et de cadres à la hauteur.

Du rab sur le Lab

PlusPlus