Dans la fachosphère, on aime bien insulter les journalistes. Souvent, les termes employés sont imagés, inventifs, du classique "journalopes" au poétique "merdias". On adore également accuser les médias d'être des bobos, comprendre "bourgeois-bohème". Les journalistes devront désormais faire avec une nouvelle épithète : "collabo-bobos".
Ce mardi 8 septembre, Gilles Pennelle, tête de liste FN pour les régionales en Bretagne, s'en est pris à Gilles Bouleau, le présentateur du JT de TF1. L'élu frontiste n'a clairement pas apprécié l'une des questions du journaliste à ses invités du soir, Michel Sardou et Marie-Anne Chazel. Cette question, la voici :
"Le 'Journal du dimanche' a publié un appel de 66 artistes, acteurs, chanteurs, metteurs en scène, pour venir en aide à ces migrants. J'ai regardé, vous n'êtes ni l'un ni l'autre sur cette liste. Est-ce que vous avez été sollicités l'un et l'autre ?
"
Oh mais que cette question énerve Gilles Penelle. Lui qui se voyait déjà au Parlement européen après l'éviction de Joëlle Bergeron du FN parce qu'elle s'était prononcée en faveur du droit de vote des étrangers , n'aime pas vraiment le ton du journaliste de TF1. Et il le fait savoir en le traitant, donc, de "collabo" et de "bobo", ce qui nous donne "collabo-bobo". Et ça rime.
#TF1 20h @GillesBouleau culpabilise Michel #Sardou parce qu'il n'a pas signé la pétition #migrants#Showbiz. Pensée unique des collabo-bobos
— Gilles Pennelle (@GillesPennelle) 8 Septembre 2015
On notera que Michel Sardou et Marie-Anne Chazel semblent beaucoup moins choqués que ne l'est Gilles Penelle, en tout cas face caméra. Après avoir tous deux expliqué ne pas avoir été contacté pour signer l'appel du JDD, Marie-Anne Chazel et Michel Sardou évoquent la situation des réfugiés. "Le problème que cette situation totalement dramatique et tragique fait que l'on a envie de faire quelque chose, bien sûr", commence la première.
"Je suis un peu désarmé. Je voyais tout à l'heure l'arrivée en Grèce. Comment vont-ils faire pour canaliser ça ?", s'est demandé le second avant d'évoquer "l'effort" des Allemands pour accueillir des réfugiés.
Du côté du FN, on s'indigne clairement de la possibilité d'accueillir en France des réfugiés, que certains comme Florian Philippot, désignent sous le terme de "clandestins" . Ce même Florian Philippot qui a, lundi, salué "les maires FN qui n'acceptent pas de migrants" . Dimanche, à Marseille, Marine Le Pen a assuré que la France "ne peut plus accueillir personne" .
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