L'appel de Clémentine Autain pour que les femmes victimes de viol parlent publiquement (et que la société les écoute)

Publié à 11h34, le 13 octobre 2017 , Modifié à 11h46, le 13 octobre 2017

L'appel de Clémentine Autain pour que les femmes victimes de viol parlent  publiquement (et que la société les écoute)
Clémentine Autain © PIERRE ANDRIEU / AFP

L'affaire Harvey Weinstein secoue Hollywood. Et pas seulement. L'industrie internationale du cinéma ainsi que les milieux politiques qu'il fréquentait sont éclaboussés. Le producteur est accusé par de nombreuses actrices de viol  et / ou d'agressions sexuelles. Les langues se délient. Les témoignages affluent.

Cette affaire met également en lumière la difficulté pour les victimes de parler publiquement, voire de porter plainte. C'est ce que soulève ce vendredi 13 octobre Clémentine Autain. Invitée de BMFTV, la députée La France insoumise déclare :

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Les violences ne seront pas punies tant que les femmes ne sortiront pas de la honte et n'arriveront pas à parler. Mais c'est toute la société qui doit entendre. C'est toute la société qui doit saisir qu'aujourd'hui, il y a un viol sur 10 qui fait l'objet d'une plainte et d'une condamnation. Rendez-vous compte comment les femmes sont emmurées.

 

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Pour tenter de faire changer les mentalités, Clémentine Autain évoque son propre cas. La députée en déjà parlé par le passé : elle a été victime d'un viol.  "Il avait une arme. Il m'a violée en plein jour. Je suis allée porter plainte. Cet homme avait violé entre 20 et 30 femmes. Il n'y avait pas de plainte. On s'est retrouvées à trois au procès", raconte-t-elle. Elle poursuit :

 

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Qu'est-ce que j'ai pensé à ce moment-là ? Si les femmes avant avaient parlé, peut-être que je n'aurais pas été violée. Du coup, au lieu d'accuser ces femmes-là, parce qu'il faut faire très attention à ne pas accuser les femmes qui ne parlent pas mais les comprendre, et à se dire pourquoi elles ne peuvent pas parler. Et c'est de là qu'est parti mon combat de dire : il faut pouvoir le dire. Et je vous le dis à visage découvert et entendez-le bien.



Quand vous regardez les faits divers à la télévison qui concernent les viols, les femmes sont floutées, cachées, masquées. Si vous avez été cambriolé, si vous avez été victime d'un attentat, vous pouvez parler à visage découvert. Sur le viol, non. Parce que les femmes ont une forme de honte, de culpabilité. […] Dites-le. Dites-le. Osez. Osez dire non. Et si vous n'avez pas réussi à vous défendre comme des millions de femmes, alors parlez, parlez autour de vous.



Mais je dis aussi à toute la société, c'est que la condition sine qua non pour que ces femmes puissent parler, c'est que nous soyons capables d'entendre, de reconnaître la violence de ces actes, de savoir en mesurer le traumatisme potentiel monstrueux qu'il y a derrière cela.

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Selon un rapport du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes publié en 2016 , chaque année en France, environ 84.000 femmes âgées de 18 à 75 ans et 14.000 hommes déclarent avoir été victimes de viol ou tentative de viol.

Seulement 12% portent plainte.

Du rab sur le Lab

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