Le bateau Front national tangue sérieusement.Le numéro 2 du parti, un certain Florian Philippot, est de plus en plus contesté en interne. Désormais, l'abandon de la sortie de l'euro n'est plus taboue , un abandon qui conduirait inévitablement au départ de Florian Philippot du FN .
Invité de franceinfo ce mercredi 31 mai, l'eurodéputé répète qu'effectivement, si le FN devient "européiste fédéraliste", il partira. Rien de plus logique. "Je ne vais pas défendre l'inverse de mes convictions, dit-il. Je ne vais pas faire du Bayrou." Et Florian Philippot explique bien que Marine Le Pen "a tout fait le droit, en tant que présidente du mouvement, de poser ce débat". Mais le n°2 a tout de même un message à adresser à la cheffe frontiste : changer d'idée sur ce sujet serait une très mauvaise idée.
Il dit :
"Vous ne croyez pas qu'on ne fait pas 50% au second tour [de la présidentielle] parce qu'il y a l'euro. Si on s'enferme dans ce débat-là, on se trompe. Moi je ne le pense pas du tout. Moi je pense que quand on est fidèle à ses convictions, déjà on est plus rassembleur, parce qu'on est moins inquiétant. Quand on change de convictions d'un coup, d'un jour, comme ça, en fonction de tel ou tel sondage, je pense qu'on est extrêmement anxiogène et inquiétant. Ça prouve qu'on n'est pas convaincu soi-même. Ce qui n'est pas le cas pour le moment, hein.
"
L'air de rien, Florian Philippot est donc en train de signifier à sa patronne que, si elle change d'avis comme de chemise au sujet de l'euro, elle ne fera qu'inquiéter encore plus les Français sur le sujet. Elle prouvera également qu'elle n'a pas de colonne vertébrale idéologique.
L'avertissement est clair. Après avoir prévenu qu'il quittera le FN si la sortie de l'euro est abandonnée, Florian Philippot en est maintenant à dire que cet abandon, en plus du départ qu'il provoquera, décrédibilisera totalement Marine Le Pen.