Longtemps, l'UMP a eu quelques menus problèmes d'argent. Les temps ont changé : aujourd'hui, les Républicains n'ont plus vraiement ce genre de soucis. Le résultat d'une campagne d'austérité menée d'une main de fer par le trésorier du parti, Daniel Fasquelle, et symbolisée par la demande faite aux militants d'apporter leur sandwich lors du congrès fondateur de LR, en mai 2015, afin que le parti n'ait pas à financer le becquetage des sympathisants.
Résultat : le parti est aujourd'hui un peu plus riche qu'avant. Et, forcément, il dépense plus. LePoint.fr révèle ce mercredi 15 juin que les dépenses de LR pour l'exercice 2016 ont augmenté de près de 10 millions d'euros par rapport à 2015, passant de 25,2 millions l'an dernier à 34,6 millions budgétés pour 2016.
Cette augmentation s'explique, notamment, par l'organisation de la primaire. 5 millions d'euros ont été prévus par le parti en vue du scrutin de novembre. Mais LePoint.fr souligne également qu'un autre poste de dépense a vu son budget exploser. Le site internet écrit :
"Plus surprenante est en revanche l'addition présentée pour le poste qui rassemble entre autres les dépenses de meeting, de déplacement et de sondage du parti et de son président Nicolas Sarkozy. Le poste 'Action politique' du budget de LR explose entre 2015 et 2016, de 1,449 million à 6,2 millions d'euros.
"
Une augmentation d'autant plus notable que 2016 n'est pas une année électorale, contrairement à 2015 au cours de laquelle se sont déroulées deux élections, avec les frais de meeting, de sondages, de communication, etc. qui vont avec.
Comme il y a de très grandes chances que Nicolas Sarkozy soit lui-même candidat à la primaire , certains tiquent un peu du côté de la rue de Vaugirard. D'autant que, depuis plusieurs jours, des voix s'élèvent pour demander au président de LR de clarifier sa situation. Car il ne faudrait pas que le chef de Les Républicains soit suspecté de faire campagne en son nom aux frais du parti, tout de même.
Ce mercredi, on apprenait par exemple que deux candidats à la primaire, François Fillon et Hervé Mariton, avaient décidé de saisir la haute autorité de la primaire concernant la situation du président-presque-candidat .
Mais cela n'a rien à voir enfin, s'insurge Daniel Fasquelle auprès du Point.fr. Le trésorier de LR répète que l'augmentation du budget est la conséquence "des sommes budgétées pour la primaire et pour les actions futures qui seront entreprises pour l'élection présidentielle à l'issue de la primaire". Parmi ces "actions futures", un grand meeting doit notamment être organisé pour lancer la campagne du vainqueur du scrutin de novembre. Une initiative qu'ignorait par exemple Thierry Solère, le "monsieur primaire" de LR et soutient affirmé de Bruno Le Maire dans la course à l'investiture de Les Républicains…
Auprès du Lab, Frédéric Péchenard, conseiller de Nicolas Sarkozy et directeur général de LR, précise que ces lignes budgétaires ont été "adoptées en bureau politique à l'unanimité et validée au conseil national". "Il n'y a rien de caché", commente-t-il, ajoutant que l'enveloppe déplacements et meetings destinée au président du parti s'élève à 400.000 euros en 2016, "comme en 2015".