ON/OFF - Ce sont les joies de la parole politique : il y a souvent une différence flagrante entre ce qui est affirmé publiquement et ce qui est dit en privé. Exemple parfait avec Cécile Duflot, jeudi 12 novembre.
Car entre ce qu'explique l'intéressée sur RTL et ce que souffle son entourage au Parisien, il y a comme une *légère* contradiction.
# Le contexte
Le sujet du jour est la relation Cécile Duflot - Jean-Luc Mélenchon. Le leader du Parti de Gauche a annulé au dernier moment sa présence au meeting qu'il devait tenir, ce jeudi à Montpellier, avec la députée EELV, dans le cadre des élections régionales. En Midi-Pyrénées - Languedoc-Roussillon, leurs deux partis se sont en effet alliés sur la même liste, emmenée par l'écologiste Gérard Onesta. Ce qui est rare et mérite donc une belle mise en avant.
Las ! Sur son blog mercredi soir, Jean-Luc Mélenchon explique qu'un "incident de santé" l'empêchera d'honorer ce rendez-vous attendu car symbolique d'un certain réchauffement entre lui-même et l'ex-candidate écolo à la présidentielle. Dernièrement, ils échangeaient plutôt de sérieuses tatanes par tribunes et médias interposés. "Hélas, je ne serai pas à Montpellier. Maudite grippe !", déplore aujourd'hui celui qui se "réjouissait" à l'avance de participer à cet événement.
# Le ON
Officiellement, Cécile Duflot n'en veut pas à Jean-Luc Mélenchon. Sur RTL, elle explique :
"Je ne suis pas fâchée avec lui. Je n'ai pas été mariée, je ne suis pas fâchée. On était réunis ce soir pour un sujet, qui était pas Duflot-Mélenchon, qui était Gérard Onesta président de la région Languedoc-Rousssillon - Midi-Pyrénées.
Donc j'y serai et puis je souhaite par votre intermédiaire un prompt rétablissement à Jean-Luc.
"
Une petite carte de soutien au malade, voilà qui est fort sympathique. Entend-on dans sa voix une pointe d'ironie ? On doit se faire des idées, voyons.
# Le OFF
Officiseusement, le ton est pourtant très différent. Sans vouloir "surinterpréter", l'entourage de la co-présidente du groupe EELV à l'Assemblée nationale persifle ainsi dans les colonnes du Parisien :
"C'est bizarre pour quelqu'un qui dit vraiment vouloir l'unité d'annuler à la dernière minute... Il ne peut pas jeudi, mais il sera remis dimanche pour son émission.
"
Eh oui, car Jean-Luc Mélenchon explique aussi, sur son blog :
"Je dois accepter cette pause pour pouvoir être totalement prêt et disponible samedi et dimanche pour la première session de la conférence européenne du plan B à Paris et mon émission de télévision dimanche, 'BFM politique', à 18 heures.
"
Deux heures de direct, il vaut effectivement mieux être en pleine possession de ses moyens. Quitte à faire primer cette exposition médiatique personnelle sur l'affichage d'un accord transpartisan à quelques semaines des régionales.
Mais promis, sans rancune. Enfin presque.
[Edit 11h20]
Auprès du Lab, Cécile Duflot explique cette différence de discours :
"Je laisse toute liberté a mon 'entourage' pour s'exprimer, donc sur ce coup-là, mon 'entourage' et moi ne sommes juste pas d'accord.
"
Elle n'en veut donc vraiment pas à Jean-Luc Mélenchon. Son entourage, en revanche, l'a un peu plus mauvaise.