Manuel Valls imagine une "coalition" de gouvernement droite-gauche contre Marine Le Pen après 2017

Publié à 07h29, le 12 novembre 2015 , Modifié à 11h57, le 12 novembre 2015

Manuel Valls imagine une "coalition" de gouvernement droite-gauche contre Marine Le Pen après 2017
Manuel Valls © JEFF PACHOUD / AFP

COME TOGETHER - Manuel Valls se prépare déjà pour 2017 et au-delà. Pas forcément pour son propre cas, François Hollande étant (pour l'instant) le candidat naturel de la gauche, mais pour tous les autres - droite et gauche confondues. Comme beaucoup à gauche, le Premier ministre songe en effet à haute voix au scénario qui verrait Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Une hypothèse qui l'amène surtout à penser à l'après et à imaginer, d'ores et déjà, une coalition transpartisane de gouvernement face au Front national. 

S'il envisage de plus en plus clairement l'idée de fusion des listes PS et LR au second tour des régionales pour faire barrage à la présidente du parti d'extrême droite, candidate aux régionales en Nord-Pas-de-Calais - Picardie, son raisonnement ne s'arrête pas à l'échéance de décembre. Il vaut aussi pour 2017. Le Figaro rapporte, jeudi 12 novembre, des propos en ce sens du chef du gouvernement lors d'un déjeuner de presse, mardi. Il estime d'abord que droite et gauche doivent "assumer" d'être dans le même camp face au FN : 

 

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On s'est faits avoir avec cette histoire d''UMPS'. Oui, assumons qu'il y ait le FN d'un côté et les républicains de l'autre.

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Notez l'emploi de ce "les républicains" sans capitales, rangeant dans cette catégorie son parti, le PS, comme celui de Nicolas Sarkozy, LR. Une sorte d'appel à l'unité nationale, en somme. Ce qui peut et doit, selon lui, se traduire par une majorité de gouvernement rassemblant les deux formations élue aux législatives qui suivront la prochaine présidentielle. Il explique sans détour :

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À la présidentielle, si Marine Le Pen est au second tour, il faut bien être conscient que celui qui sera élu face à elle le sera avec des électeurs de droite et de gauche. Et ce ne sera pas 82% contre 18% comme en 2002. Ce sera plus serré et donc il sera extrêmement difficile de gouverner le pays après. Il faut donc réfléchir à une future majorité. 



[...] Et une coalition, ça n'a pas que des inconvénients.

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Une idée plus qu'audacieuse, en pleine période électorale et à plus d'un an et demi de la présidentielle. D'autant plus que chez LR, l'ambiance n'est franchement pas à l'union avec la gauche... On attend donc impatiemment les retours qui ne manqueront pas de venir du côté de Nicolas Sarkozy. Et de Marine Le Pen, évidemment, qui devrait se régaler à la lecture de ces propos primo-ministériels.

[Edit 11h50] Le FN remercie Valls

Et le Front national est bien entendu RA-VI de cette proposition du Premier ministre. Dans un communiqué, le parti explique :

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Manuel Valls choisit l'UMPS décomplexée et clarifie le débat ! La saine recomposition de la vie politique française autour des vrais clivages s'accélère, et le Front national ne peut que s'en réjouir.



[...] Nous quitterions enfin l'imposture du faux clivage gauche-droite pour aller vers le vrai clivage, celui qui oppose patriotes et mondialistes. Merci pour cet aveu Monsieur Valls. L'UMPS décomplexée, c'est admettre que bien évidemment plus rien ne sépare l'ex-UMP du PS [...].

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