Le patron des sénateurs PS estime que Macron ne pourra continuer la politique que s'il est élu député en 2017

Publié à 16h01, le 11 novembre 2015 , Modifié à 10h47, le 12 novembre 2015

Le patron des sénateurs PS estime que Macron ne pourra continuer la politique que s'il est élu député en 2017

Emmanuel Macron avait, une fois de plus, choqué de nombreux élus en expliquant que la députation était "le cursus d’un ancien temps". Recadré même par Manuel Valls sur le sujet, le ministre de l’Economie l’a depuis mis en sourdine sur le sujet.

Mais le sujet est revenu sur le tapis électoral avec Didier Guillaume. Invité de l’émission Preuves par 3 , sur Public Sénat, mardi 10 novembre, le président du groupe socialiste au Sénat intime à l’ancien conseiller élyséen de François Hollande de se présenter aux législatives en 2017. Il dit :

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Je lui lance un appel. Je lui demande de se présenter aux élections législatives. Il faut qu’il poursuive son chemin. Aujourd’hui, il a eu un parcours, passé directement de la haute fonction publique, de l’Elysée au gouvernement. Tous ceux, mis à part Emmanuel Macron, qu’on a appelé "la société civile" qui se sont retrouvés au gouvernement, ils ont tous foiré, ils ont tous raté. En politique, la plus belle des récompenses, c’est la majorité de ses congénères. 

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Estimant que le jeune et iconoclaste ministre, avec lequel Manuel Valls s’est affiché à la terrasse d’un café des Champs-Elysées ce 11 novembre, est "très utile à la gauche, très utile pour faire avancer la société", Didier Guillaume affirme que si Emmanuel Macron n’est pas élu député en 2017, alors il n’aura d’autre choix que d’arrêter tout bonnement la politique. Il explique ainsi :

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S'il considère qu’être élu c’est quelque chose de suranné et qu’il ne faut pas le faire, il arrêtera, dans les mois qui viennent, la politique. S’il n’est pas député en 2017, il ne pourra pas continuer à faire de la politique.

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En septembre, celui que François Rebsamen voulait pistonner pour trouver une circonscription électorale avait assuré, dans le cadre d’un débat organisé par Le Monde, qu’il n’avait "pas envie d’être député" , dénonçant donc un "cursus d’un ancien temps".

Manuel Valls lui avait alors répondu que "l’expérience d’élu de terrain" était "irremplaçable" . Bien d’accord avec ces propos, François Baroin lui avait ensuite lancé une pique, assurant qu’il ne "respectait" que "ceux qui passent par le suffrage universel" .

[EDIT 12 NOVEMBRE]

Les encouragements publics de Didier Guillaume à Emmanuel Macron pour que le ministre de l'Économie se fasse élire ne sont pas anodins. Dans une enquête publiée jeudi 12 novembre par Le Monde, on apprend que le patron du groupe PS au Sénat conseille le ministre sur son "atterrissage". Et ne tarit pas d'éloge sur son poulain:

 

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On peut le plonger dans n'importe quel milieu, si les militants l'attendent avec des fourches, ils repartent avec un selfie.

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[EDIT 12 NOVEMBRE 10H45]

"Un Giscard sympathique": nous avions prêté cette expression à Didier Guillaume alors que c'est Alain Minc qui l'avait prononcée.

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