Il y a Clémentine Autain. Il y a Pierre Laurent. Et il y a Éric Coquerel. Les trois candidats Front de gauche pour les régionales en Île-de-France ont tenu, ce vendredi 20 novembre, une conférence de presse. Une semaine après les attentats de Paris, la campagne reprend. Doucement.
Mais il a évidemment été question des attaques terroristes et de leurs conséquences politiques. À deux semaines du premier tour des régionales, Éric Coquerel, qui mène la liste du Parti de gauche à Paris, a violemment attaqué le Front national, qu'il a accusé d'être "l'allié objectif" de Daesh. Voici ce qu'il a déclaré, selon des propos relayés par le compte du parti pour les élections régionales @NosViesDabord75 :
"Il serait temps de dire que le FN est l'allié objectif des terroristes. Ce sont des traîtres à la patrie !
"
Un peu plus loin, il a précisé ses propos. "Tous ceux qui stigmatisent une partie de la population et jouent sur la division sont les alliés objectifs de Daesh", a-t-il ajouté.
Jeudi, dans L'Humanité , le coordinateur du Parti de Gauche avait déjà attaqué le FN, après que la tête de liste frontiste pour les régionales en Île-de-France Wallerand de Saint-Just a proposé de mettre la ville de Saint-Denis sous tutelle de l'État . Il avait écrit :
"L’objectif de Daesh est de diviser le pays. Si les balles des tueurs n’ont pas fait le tri vendredi entre français, les irresponsables du Front National le font eux en stigmatisant les quartiers populaires et les Français selon leur religion ou supposée telle. Ils aident ainsi objectivement les buts du groupe terroriste.
"
Ni plus. Ni moins. Éric Coquerel est en guerre ouverte avec le FN. Pas étonnant, du coup, qu'il n'ait pas tellement apprécié la proposition de François Hollande devant le Congrès , lundi 16 novembre : déchoir de la nationalité française les binationaux – y compris ceux nés en France - condamnés pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou un acte de terrorisme. Pour Éric Coquerel, il s'agit de "la reprise d'une proposition du FN". Ce qui est vrai. Mais pas seulement.
Si le parti de Marine Le Pen propose cette mesure - et fait mine de se réjouir que le chef de l'État la reprenne à son compte - la déchéance de nationalité a également été formulée par Nicolas Sarkozy dès 2010, lors de son discours de Grenoble . "La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme ou de toute personne dépositaire de l'autorité publique", avait annoncé le chef de l'État de l'époque.
En 2014, le Premier ministre Manuel Valls avait lui aussi émis cette proposition . "Nous pouvons déchoir de la nationalité ceux qui s’attaquent aux intérêts fondamentaux de notre pays. Il n’y a pas de tabou", avait-il dit sur BFMTV.
[EDIT 16h51] Ajout précision sur la déchéance de nationalité