Le FN dénonce "une justice politisée" après la condamnation de l'élu régional Philippe Vardon à six mois de prison ferme

Publié à 12h09, le 04 octobre 2016 , Modifié à 12h54, le 04 octobre 2016

Le FN dénonce "une justice politisée" après la condamnation de l'élu régional Philippe Vardon à six mois de prison ferme
Philippe Vardon © SEBASTIEN NOGIER / AFP

Philippe Vardon, ancienne figure du Bloc identitaire passé au Front national, a été condamné lundi 3 octobre à six mois de prison ferme. L'intéressé, désormais conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, était jugé pour violences après une rixe survenue le 30 mars 2014, à Fréjus, juste après la victoire de David Rachline aux municipales. Philippe Vardon assure avoir été pris à partie par trois personnes qui l'ont reconnu  et l'ont attaqué "avec un cric, une manivelle et un démonte-pneu", écrit Nice Matin . De l'autre côté, on jure avoir été victimes d'injures racistes de la part de Philippe Vardon, avant d'être frappés et gazés par une bombe lacrymogène.

Sans parvenir à établir l'origine des violences, le tribunal correctionnel de Draguignan a condamné Philippe Vardon. Ce dernier a fait appel ce mardi matin.

Au Lab, l'élu FN s'étonne de la condamnation, expliquant n'avoir pas eu d'autre choix que de répondre à ses agresseurs alors qu'il était avec ses deux enfants et sa femme, raconte-t-il. Il ajoute :

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Le jugement apparaît totalement aberrant voire délirant. Toute cette affaire a une coloration politique et si on l'enlève, le jugement aurait forcément été différent. On peut me reprocher tout ce qu'on veut, d'être méchant, d'être radical peut-être. Mais je ne suis pas un abruti. Je ne me serais pas amusé à insulter des gens depuis un parking avec mes enfants de 7 mois et 2 ans et ma femme en train d'allaiter.

 

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En attendant que l'affaire soit jugée en appel, le FN est lui aussi vent debout contre cette décision de justice. Le secrétaire général du FN Nicolas Bay, proche de Philippe Vardon, a été l'un des plus prompts à réagir, dénonçant une "justice politisée".

Nicolas Bay a poursuivi quelques secondes après, écrivant sur Twitter :

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Protéger sa famille agressée par la racaille multirécidiviste est donc passible de 6 mois de prison. On marche sur la tête.

 

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Le secrétaire général du FN se base sur les déclarations de Philippe Vardon qui assure avoir été agressé "devant sa femme" par "trois multirécidivistes armés".

Le maire FN de Fréjus, David Rachline a embrayé sur le même ton, affichant son soutien au conseiller régional tout en soutenant, lui aussi, que Philippe Vardon "n'a fait que se défendre" et fustigeant un "jugement incompréhensible".

Le n°2 du FN Steeve Briois a pour sa part réagi par voie de communiqué. Lui aussi dénonce la décision prise par le tribunal correctionnel de Draguignan. Il écrit :

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Il ne fait plus aucun doute que l’on assiste aujourd’hui à une justice à deux vitesses : laxiste avec des délinquants multirécidivistes dont tout le monde sait qu’ils constituent une menace grave pour la sécurité des personnes et l’ordre public, et impitoyable avec d’honnêtes citoyens qui ne font qu’exercer leur droit à la légitime défense. En fin de compte, Philippe Vardon avait le choix entre 6 mois de prison ferme et 6 mois d’immobilisation à l’hôpital.

 

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Marion Maréchal-Le Pen, députée FN du Vaucluse et conseillère régionale de PACA, s'est également insurgée : 

Même son de cloche du côté de Jordan Bardella, conseiller régional d'Île-de-France et secrétaire départemental du FN 93 qui, dans un tweet, s'indigne également d'un jugement selon lui politique.

On assiste donc ce mardi matin à un engagement frontiste contre une décision de justice. Pour une fois, si le FN critique la justice, ce n'est donc pas pour dénoncer son supposé laxisme. 

Du rab sur le Lab

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