LE COMBAT DU SIÈCLE - "Le maire de Toulouse" contre La Dépêche du Midi. C'est le choc au long cours auquel assistent des Français ébahis, par médias et réseaux sociaux interposés. Un combat de trolls de très très haute volée.
# Un peu de contexte
Les relations ne sont pas franchement au top entre l'édile de droite (LR) et le journal local, de tradition de centre-gauche. Mais des événements d'envergure nationale viennent de relancer la violence de ce choc des titans.
Le remaniement du 11 février a été grandement salué par La Dépêche du Midi (et le Midi Libre), journaux appartenant au groupe de presse de Jean-Michel Baylet. Or, ce dernier vient justement d'entrer au gouvernement. A-t-il, alors, commandé à ses canards d'encenser la manoeuvre politique de François Hollande ? Lui jure que non. Il a depuis quitté son poste de PDG du journal, le poste étant désormais occupé par l'épouse de Laurent Fabius (qui est aussi l'ex-femme de Jean-Michel Baylet).
# Troll
Mais Jean-Luc Moudenc n'a pas raté l'occasion de remettre une pièce dans la machine. Réagissant dans un sujet du Petit Journal de Canal + du 16 février, dans lequel un représentant syndical affirmait que les journalistes avaient reçu la consigne de ne pas citer le nom du maire de Toulouse, ce dernier revenait sur sa mésentente avec le quotidien : "C'est un peu compliqué. Ça passe par l'absence de La Dépêche dans certaines conférences de presse, ça passe par le fait de ne plus citer mon nom, de faire des articles totalement déséquilibrés, ou des articles qui donnent de fausses informations, ou qui relaient de manière privilégiée tout ce qui conteste l'action municipale", expliquait-il.
Il s'est même intelligemment renommé "Le maire de Toulouse" sur Twitter :
Par souci de cohérence avec les articles du quotidien régional qui bannissent mon nom, je renomme mon compte en "Le Maire de #Toulouse".
— Le Maire de Toulouse (@jlmoudenc) 17 Février 2016
La Dépêche y a vu une provocation.
# Contre-troll
Le journal répond donc à l'élu, par un article publié sur son site jeudi 18 février. La rédaction y "dément formellement" les "accusations" à "caractère cocasse" de Jean-Luc Moudenc et "invite [ses] lecteurs à vérifier par eux-mêmes en utilisant le moteur de recherche de [leur] site internet".
Et y va de son contre-trolling :
"Lorsque l'on lance une recherche sur 'Moudenc', on obtient 5055 résultats, 5056 si l'on ajoute celui-ci. Étonnant pour quelqu'un dont nous sommes supposés taire le nom. La dernière référence est datée du jour même de la diffusion du reportage de Canal + !
"
Ce qui est vrai. Poussons la logique : ces résultats de recherche sont répartis sur 253 pages indexées sur le site du quotidien régional. Il s'agit cependant ici d'un simple recensement quantitatif.
On attend la réponse du troll au troll.
À LIRE SUR LE LAB :
> Jean-Michel Baylet assure qu'il n'est pour rien dans le traitement du remaniement par ses journaux
> Le génial remaniement du merveilleux François Hollande (selon les journaux de Jean-Michel Baylet)