#MaBinettePartout - En pleine offensive médiatique pour vanter ses propositions pour réformer l'Assemblée nationale et lui faire réaliser des économies, le député LREM et premier questeur Florian Bachelier s'attirait déjà de nombreuses critiques de la part de ses collègues parlementaires, agacés par sa "démagogie" et son "populisme". Et encore, ils n'avaient pas tout vu : mercredi 8 novembre, les rédactions recevaient un courriel de l'élu d'Ille-et-Vilaine leur communiquant son "dossier de presse 2017".
Un document de 18 pages, principalement composé de photos pleine page de l'intéressé et de courts passages écrits le présentant, comme il se doit, sous son meilleur jour. Estampillée "melon d'or de l'année", la chose était assez inédite pour un député de mémoire de Lab, même si l'autopromo est une pratique *plutôt* commune en politique. Et cette tonalité "me, myself & I" a eu tôt fait de susciter les remarques et critiques d'internautes, journalistes et observateurs de la vie politique :
Je trouve sincèrement le contenu pauvre et pas du tout politique au sens noble. Les choix icono donnent un message egotique. Assumer le recours signé à une agence de com quand on prétend mettre les députés au régime et renforcer la déontologie c’est drôle.
— PCatalan (@PierreC) 8 novembre 2017
La nouvelle pub Dior ? La couverture de Management magazine ? Non, le dossier de presse du député LREM Florian Bachelier, questeur de l'Assemblée nationale. pic.twitter.com/KUcFgYPmGU
— Alexandre Rousset (@Alex_Rousset) 8 novembre 2017
L'ASSEMBLEE QUE VOUS AVEZ CONNU N'EXISTE PLUS.
— Pierre Januel (@PJanuel) 8 novembre 2017
Mais heureusement ils ont gardé les parapheurs. pic.twitter.com/BNGfuDMzp1
Mais comment a fait l'Assemblée avant Floran Bachelier ?
— Pierre Januel (@PJanuel) 8 novembre 2017
En plus de ne cesser de réconcilier vieux monde et nouvelle technologie, la refonte de l'IRFM C'EST LUI. pic.twitter.com/EEWTBaOaPP
Le "dossier de presse" d'un député (@FBACHEL1ER) de 18 p. dont 7 photos pleine page, c'est quand même quelque chose https://t.co/pPOYsBJ5vTpic.twitter.com/8VeIjSuM7h
— Etienne Baldit (@EtienneBaldit) 8 novembre 2017
Une figure du groupe LREM flinguait même, auprès du Lab, "le coût" de cette communication, ajoutant : "Lui qui dit non-stop qu'il faut faire des économies..." Déjà sévèrement recadré au cours de la réunion du bureau de l'Assemblée plus tôt dans la journée, Florian Bachelier se retrouvait donc moqué sur les réseaux sociaux et vilipendé par ses collègues plus ou moins anonymement dans la presse. D'où ce constat : le coup de com' était sans doute un peu foiré et, dans la soirée, le dossier de presse a finalement été supprimé de la plateforme en ligne où il avait été publié (mais une version est toujours disponible en cache).
Le communicant Philippe Moreau-Chevrolet, à la tête de l'agence qui a produit le dossier de presse de ce néo-député en vue, le reconnaît d'ailleurs sans ambages auprès du Lab : le rendu "n'était pas bon". "Un dossier de presse, ça doit servir le client et non pas le desservir ; on l'a donc retiré et on travaille sur un autre", explique-t-il.
Il précise :
"C'était trop superficiel et ça ne reflétait pas le fond ni l'activité de questeur de Florian Bachelier. On a produit ça un peu dans l'urgence puisque le député avait une actualité ces derniers jours, mais ça n'était pas au niveau et surtout pas très utile.
On a reçu quelques critiques, notamment sur les réseaux sociaux, on les a entendues. On s'est dit que soit on avait absolument raison, soit on s'interrogeait sur nos pratiques. C'est ce qu'on a décidé de faire, alors on va retravailler.
"
À suivre, donc.
À LIRE SUR LE LAB :