RÉCUP' - On peut honnir les communistes, détester cette idéologie et même comparer les obsèques de Charb' où régnait l'idéologie de l'extrême gauche à un enterrement nazi , et admirer Jean Jaurès. C'est un peu paradoxal, certes, mais Louis Aliot y arrive très bien.
Le vice-président du Front national, tête de liste pour les régionales en Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, semble donc apprécier le fondateur de L'Humanité. À tel point qu'il donnera son premier meeting de campagne à Carmaux, le fief politique de Jean Jaurès. Interrogé par La Tribune lundi 7 septembre, le compagnon de Marine Le Pen explique :
"Pour les régionales, mon action sera centrée autour de la caravane rurale, sur le terrain. Le meeting de lancement de ma campagne se tiendra à Carmaux, dans la patrie de Jaurès, en démontant les uns après les autres les acquis de la gauche car, aujourd'hui, la gauche, c'est un échec complet. Ils ont tout trahi, y compris la pensée de Jaurès.
"
Après Florian Philippot et son gaullisme exacerbé, le FN devra-t-il composer avec un Louis Aliot jaurésien décomplexé ? Peut-être pas. D'autant que le parti présidé par Marine Le Pen aime faire dans le name dropping depuis peu.
Comme l'avait noté la journaliste de L'Opinion Béatrice Houchard, lors de l'université du FN à Marseille, les frontistes ont cité bon nombre d'auteurs : Camus, Bernanos, Saint-Augustin et Victor Hugo, notamment. Jean-Marie Le Pen, lui, avant d'annoncer la création du Rassemblement bleu blanc rouge, avait évoqué… Robert Brasillach. Ce qui paraît quand même assez éloigné de Jaurès (ou de De Gaulle).
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