Robert Ménard est un homme indépendant. Le maire de Béziers refuse d'être "le marchepied" du FN . Pour prouver qu'il était un homme libre, l'élu a lancé son propre mouvement politique, Oz ta droite, et formulé moult propositions *iconoclastes* comme l'interdiction de la propagande en faveur de l’homosexualité, la suppression du remboursement de l’avortement ou l'obligation de "franciser" les prénoms.
Robert Ménard est à ce point libre qu'il peut ouvertement se fâcher avec Marion Maréchal-Le Pen . Il est tellement émancipé qu'il peut allègrement s'embrouiller avec Florian Philippot . Mercredi 1er juin, sur BFMTV , l'ancien président de Reporters sans frontières a même annoncé la création d'un "baromètre patriote". "On a pris les 51 propositions et on a regardé si on les retrouvait dans les partis de toute la droite. Ils ont encore des efforts à faire", a-t-il commenté.
Sauf que malgré toutes ces bonnes intentions, l'édile biterrois reste fortement lié au FN. Et sur BMFTV mercredi, l'élu a commis un impair pour le moins révélateur. Réfutant l'idée que son mouvement pouvait faire de l'ombre au FN qui l'a pourtant aidé à remporter la mairie de Béziers, Robert Ménard a lancé :
"Si je n'avais pas été là, il n'y aurait pas un maire Front national à Béziers, je vous le dis.
"
Vous avez bien lu : mercredi 1er juin, Robert Ménard sur BFMTV s'est donc présenté comme "un maire Front national" qui, en plus, annonce déjà qu'il votera pour Marine Le Pen en 2017. L'indépendance en prend un coup.
À voir ci-dessous en vidéo :
Voilà qui a de quoi surprendre. Juste après sa victoire à l'élection municipale, Robert Ménard avait pourtant lourdement vanté son indépendance vis-à-vis du FN. "Personne ne peut assimiler ce qui s'est passé à Béziers à une victoire du Front national", avait-il déclaré en mars 2014 sur RTL . En mai de la même année, il avait été plus loin :
"Il n'y a aucun problème avec le FN. Je ne suis pas membre, je ne suis pas un maire frontiste. Je dois au FN un sacré coup de main. Ils m'ont aidé à gagner, mais ce que dit le FN ne m'engage pas et ce que je dis n'engage pas le FN. Je ne suis pas un compagnon de route.
"
Une prise de position parfaitement admise par Marine Le Pen qui estimait, à l'époque, que Robert Ménard avait "raison de ne pas se considérer" comme un maire frontiste .
Changement de ton donc. À moins qu'il ne s'agisse que d'une erreur. Jeudi, sur Radio Classique, le maire de Béziers a assuré qu'il ne rentrait pas "dans leurs histoires au Front national". "Je paie le coût des problèmes que tout le monde connaît au sein du Front national parce qu'il n'y a pas les mêmes lignes politiques", a-t-il juré.
Si en plus, il n'y a pas les mêmes politiques dans la tête de Robert Ménard, on ne va pas s'en sortir.