Législatives : contrairement à Juppé et Fillon, Le Maire ne "remettra pas en cause" les investitures s'il gagne la primaire

Publié à 12h13, le 27 juin 2016 , Modifié à 13h03, le 27 juin 2016

Législatives : contrairement à Juppé et Fillon, Le Maire ne "remettra pas en cause" les investitures s'il gagne la primaire
Bruno Le Maire signifiant publiquement à Christian Estrosi tout le bien qu'il pense de son boulot © VALERY HACHE / AFP

Bruno Le Maire avait été le premier des cadres LR et candidats à la primaire de la droite à critiquer publiquement la nouvelle investiture accordée par le parti à Patrick Balkany pour les législatives de 2017. Député sortant, le maire de Levallois-Perret a obtenu le sésame automatiquement, en dépit de ses quatre mises en examen et de quelques condamnations judiciaires passées. Mais s'il dit toujours "regretter" ce choix, Bruno "le renouveau" ne compte pas pour autant remettre en cause les investitures polémiques en cas de victoire à la primaire. Contrairement à Alain Juppé ou François Fillon.

Sur Europe 1 lundi 27 juin, le député de l'Eure procède en deux temps : il en remet une (petite) couche sur le cas Balkany, mais souligne a contrario le "très bon travail" réalisé par ailleurs par le président de la commission nationale d'investiture (CNI) de LR, Christian Estrosi (soutien de Nicolas Sarkozy). Il annonce donc que lui vainqueur de la primaire, il ne fera pas table rase de tout ça :

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Je pense que pour les investitures, Christian Estrosi a fait un très bon travail. Il y a des investitures que je regrette. Je regrette l'investiture de Patrick Balkany dans les Hauts-de-Seine, je pense que c'est vraiment la vieille politique. [...] Je regrette cette décision.



En revanche, Christian Estrosi a fait un très bon travail, tout ce qui a déjà été fait est une bonne chose. Donc ne remettons pas systématiquement en cause tout ce qui a été fait par la commission d'investiture.

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Au passage, voilà qui devrait faire trèèèèès plaisir à Christian Estrosi, lui qui s'était dit "blessé" par les critiques d'Alain Juppé à ce sujet... Au Lab, l'entourage de Bruno Le Maire précise que "quelques investitures" feraient cependant l'objet d'une révision, parmi lesquelles celle de Patrick Balkany, "bien sûr".

Si la question se pose, c'est que les investitures actuellement décidées ne le sont que de façon temporaire : elles devront encore être validées en conseil national de Les Républicains, au mois de décembre. Or, le second tour de la primaire aura lieu le 27 novembre. Tout cela ne sera donc pas officiel avant la désignation du champion de la droite pour 2017. Qui qu'il soit, ce dernier pourrait alors tenter de redessiner sa propre future majorité en cas de victoire à la présidentielle puis aux législatives.

Mais le sujet occasionne des positionnements différents en fonction des candidats. Déjà, Alain Juppé et François Fillon ont annoncé qu'ils regarderaient ça de très près s'ils remportent la primaire. Le 23 juin, le maire de Bordeaux a fait savoir qu'il "ne se sent pas engagé" par ces investitures. Son bras droit avait même indiqué qu'il proposerait alors d'accorder l'investiture à Frédéric Lefebvre, lui aussi candidat à la primaire dont le cas reste toujours en suspens, alors qu'il est député sortant et donc normalement investi d'office.

L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, de son côté, a affirmé dimanche 26 juin qu'il "regarderait ces investitures, en fonction notamment évidemment de l’efficacité électorale, mais aussi en fonction d’un certain nombre de critères éthiques". Selon François Fillon, "il faut que les dirigeants politiques soient irréprochables" et seuls ceux qui le sont devraient pouvoir bénéficier de l'appui du parti.

Nicolas Sarkozy, qui a la main sur le parti au moment où ces investitures sont en jeu, devrait fort logiquement les maintenir s'il venait à l'emporter. Hervé Mariton, enfin, a trouvé "parfaitement choquante" l'investiture accordée à Balkany, sans indiquer ce qu'il ferait en cas de victoire. 

Cette querelle ravive surtout ce qui avait été l'un des premiers affrontements tendus de la primaire entre les écuries des différents candidats, au mois de mars. Le patron du parti et ses soutiens (parmi lesquels de nombreux parlementaires) plaidaient pour que les investitures soient décidées dès le mois de juin, quand tous les autres camps exigeaient que cela ne soit fait qu'après la désignation du champion de la droite pour 2017. En jeu : savoir qui pourra dessiner à sa main la future majorité en cas de victoire à la présidentielle. Impossible en effet d'envisager, pour quiconque ne s'appelle pas Nicolas Sarkozy, de devoir compter sur un groupe de députés choisis par un parti dirigé par Nicolas Sarkozy, lui-même candidat toujours pas déclaré à la primaire... 



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