Au Front national, on ne déconne pas avec les consignes. Quiconque sort des rangs est immédiatement convoqué par la hiérarchie avant, généralement, d'être poussé vers la sortie. Antoine Rechagneux, le chef du FN au conseil municipal de Clermont-Ferrand, en fait l'amère expérience. Mais pouvait-il en être autrement pour celui qui, lundi 7 décembre faisait l'éloge de… Laurent Wauquiez ?
Ce mercredi 9 décembre, La Montagne écrit que l'élu frontiste "a été suspendu immédiatement du parti frontiste et passera en commission de discipline". Une mesure cohérente avec la ligne du parti. "Quand des gens critiquent ouvertement la direction du parti, on ne laisse pas passer", avait expliqué au Lab, fin novembre, le secrétaire général du parti Nicolas Bay .
Cette suspension assortie d'une convocation ne peut que ravir Christophe Boudot, tête de liste FN en Rhône-Alpes-Auvergne. Cité par La Montagne, il dénonce la "trahison" d'Antoine Rechagneux. Il ajoute :
"Je n’en ai pas voulu sur mes listes. Qu’il rejoigne Monsieur Wauquiez. Il aurait dû le faire depuis longtemps.
"
Lundi, Antoine Rechagneux avait fait part, sur Facebook, de sa déception quant aux résultats de la liste FN en Rhône-Alpes-Auvergne, arrivée en deuxième position (25,52%), derrière la liste union de la droite de Laurent Wauquiez (31,73%). " Nous n'avons pas réussi notre pari d'arriver en tête dans notre région inique Auvergne-Rhône-Alpes. Comparés aux scores nationaux, les scores de l'Auvergne sont d'ailleurs catastrophiques… ce n'est qu'une demi-surprise !", écrivait-il. Il ajoutait :
"En mon âme et conscience, je reste fidèle à Marine le Pen mais je ne peux pas supporter l'idée que notre région continue à être sous le joug socialo-écolo-communiste. J'appelle donc tous les électeurs qui m'ont fait confiance lors des élections municipales et tous les électeurs d'Auvergne à faire barrage à la gauche et à l'extrême gauche.
"
Le FN du Puy-de-Dôme avait immédiatement fait savoir qu'il se désolidarisait des déclarations d'Antoine Rechagnaux.