(PAS ENCORE) BIENVENUE CHEZ LES CH'TIS - Marine Le Pen fait comme si c'était encore un secret. Le 30 juin, la présidente du Front national donnera une conférence de presse à Arras, dans le Pas-de-Calais. Là, elle doit dire si oui ou non elle est candidate aux élections régionales en Nord – Pas-de-Calais – Picardie. Mais avant ce jour, pas question d'annoncer si elle ira.
Du coup, les interviews de Marine Le Pen ressemblent un peu à un numéro de funambule. Exemple ce mardi 23 juin, sur Sud Radio, une interview où la cheffe frontiste passe beaucoup de temps à rire.
Dès la première question, où le journaliste de Sud Radio lui demande quelle serait sa première mesure adoptée en cas de victoire aux régionales, Marine Le Pen s'échine à dire qu'elle n'est pas encore candidate, que rien ne dit qu'elle le sera un jour, et que donc il ne sert à rien de vouloir le lui faire dire. Elle lance :
"Vous essayez de me faire dire que je serai candidate. J'ai dit que par respect pour les habitants du Nord – Pas-de-Calais et de la Picardie, je leur réserverai ma décision.
"
Marine Le Pen en vient même à expliquer que le fait qu'elle donne une conférence de presse ne signifie pas qu'elle sera candidate ; non non, elle peut tout à fait se présenter devant les journalistes pour annoncer qu'elle ne concourra pas aux régionales. La preuve, ça l'a fait beaucoup rire.
Elle ajoute :
"Je pense que quelle que soit ma décision, il était tout à fait légitime que je le fasse encore une fois à destination des habitants, pour une raison simple, c'est que j'ai pris des engagements à leurs égards, il y a déjà de nombreuses années. J'ai mené beaucoup de batailles dans le Pas-de-Calais. Cette circonscription Nord – Pas-de-Calais – Picardie, c'est ma circonscription européenne. Donc je leur dois beaucoup et notamment la primeur de la décision que je prendrai.
"
Marine Le Pen n'est pas candidate. Mais cela ne l'empêche pas d'être en campagne. Ainsi dénonce-t-elle la gestion passée des régions Nord – Pas-de-Calais et Picardie, expliquant qu'avec le FN, ça va changer. Elle attaque également son principal adversaire, Xavier Bertrand , dont elle compare le début de campagne, comme Florian Philipot avant elle , à celui de Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont lors des législatives de 2012. Elle s'en prend même plus largement à l'UMP, enfin à Les Républicains, un changement de nom que la patronne du FN n'a pas vraiment apprécié.
Et puis elle explique, enfin, que si elle se présente – mais attention malheureux, elle n'a pas dit que c'était le cas – elle le ferait par passion. "Si je prenais la décision d'y aller, c'est précisément parce que faisant fi de la raison, je laisserais parler ma passion", dit-elle.
Allez, encore 7 jours et Marine Le Pen pourra arrêter de parler au conditionnel.