RECADRAGE - Dernier jour de campagne avant le premier tour des régionales. Hasard ou non, c’est le moment qu’ont choisi les professionnels du cirque et de la marionnette pour répondre à Laurent Wauquiez. Ils n’ont pas tellement apprécié que la tête de liste LR-UDI-MoDem en Auvergne-Rhône-Alpes qualifie leur formation de "fantaisiste"”, et le font savoir dans une lettre ouverte.
- "Mépris et légèreté"
Dans cette lettre ouverte publiée sur le site de l’Association nationale des théâtres de marionnette et datée du 3 décembre, les professionnels du cirque et de la marionnette rappellent que l’art et la culture "représent[ent] 1,3 million d’emplois en France". Et d’ajouter que cette "distance à l’égard de ces formes artistiques populaires [...] semble aller à l'encontre de cette fameuse relation au peuple dont [Laurent Wauquiez] sembl[e] [se] réclamer".
Les auteurs ajoutent :
"Les représentants de la nation, dont vous faites partie, ont inscrit ces deux « jobs » au coeur de la prochaine loi sur la liberté de création et du patrimoine votée au mois d’octobre 2015. Les métiers de marionnettiste et d'artiste de cirque figurent dorénavant, par l’article 14 de cette loi, dans la liste des artistes du spectacle reconnue par le Code du travail. Enfin la création de deux Diplômes Nationaux Supérieur Professionnels assure de la haute maîtrise de ces métiers.
Aucun lieu d’enseignement ne pourrait survivre si les formations proposées, fussent-elles destinées à de futurs artistes de cirque et des arts de la marionnette, débouchaient sur le chômage.
"
- "Formations fantaisistes" vs. "vrais jobs"
Les professionnels du cirque et de la marionnette répondent à une attaque de Laurent Wauquiez lancée le 13 novembre et relayée par Le Progrès. Le tenant de l’aile droite de LR avait alors présenté sa solution pour lutter contre le chômage et le paradoxe des emplois non pourvus, mais son remède miracle était passé inaperçu avec les attentats
Il proposait ainsi de "fermer les formations fantaisistes comme celles des métiers du cirque et des marionnettistes" et "ouvrir des formations débouchant sur des vrais jobs" comme "l’aide au maintien à domicile, le digital et le numérique, la chaudronnerie, le conseil à la création d’entreprises, la plasturgie..."
Notons que Laurent Wauquiez s’était déjà fait recadrer par le cabinet de Jean-Jack Queyranne, président sortant PS de la région et candidat à sa succession. Il affirmait que s’agissant du "digital, du numérique et de la logistique, l’offre de formation [était] suffisante".