Le gouvernement va-t-il utiliser une nouvelle fois l’arme du 49.3 pour faire passer la décriée loi Travail comme il l’avait fait, faute de majorité, sur la loi Macron ? Depuis les prémices des débats, Manuel Valls et Myriam El Khomri, comme de nombreux ténors de la majorité, soufflent le chaud et le froid sur le sujet, distillant des indices d'un double-discours .
Ce vendredi 6 mai, c’est Manuel Valls himself qui remet une piécette dans la machine à polémique du 49.3. Ainsi le Premier ministre n’exclut-il pas d’utiliser l'article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter au Parlement le projet de loi contesté sur le Travail, comme il l’indique dans l'émission "Bibliothèque Médicis" diffusée vendredi soir sur Public Sénat et qu’a pu visionner l’AFP. Il dit, tout en soulignant sa "volonté de convaincre" :
"Il ne faut jamais renoncer à un moyen constitutionnel. Ce texte sur la réforme Travail est un texte important. L'immense majorité des députés socialistes soutient ce texte mais ceux qui ont une autre conception du dialogue social veulent voter contre. Donc nous verrons la semaine prochaine mais ce texte doit passer.
"
Une partie de la gauche, vent debout contre ce texte, lui a pourtant demandé d’exclure complètement l’hypothèse d’y avoir recours. La droite elle-même a menacé de déposer une motion de censure en cas utilisation de cet article par le gouvernement à un an de la présidentielle de 2017.
Manuel Valls avait assuré que le 49.3 n’était "pas un choix que nous privilégions" , tout en laissant entrouverte la porte à une telle éventualité. Car oui, le spectre d'un nouveau 49.3 plane. Et ce, d'autant plus avec l'importante masse d'amendements déposés majoritairement par des députés du Front de gauche (près de 5.000) ainsi que par les frondeurs du PS.
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