Macron dénonce un Fillon qui "cumule plus de cent ans de mandats sans avoir jamais occupé de métier"

Publié à 07h05, le 20 avril 2017 , Modifié à 08h14, le 20 avril 2017

Macron dénonce un Fillon qui "cumule plus de cent ans de mandats sans avoir jamais occupé de métier"
Emmanuel Macron. © AFP

C’est la toute dernière ligne droite avant le premier tour de l’élection présidentielle, le 23 avril. Et puisque les positions sont plus resserrées que jamais entre quatre candidats, les coups pleuvent à trois jours du premier tour. Finie la bienveillance vantée par certains candidats, tout le monde est passé en mode offensif à mesure que le jour J approche.

Dans une interview à la Voix du Nord , ce jeudi 20 avril, Emmanuel Macron a lui aussi mis les gants de boxe pour distribuer des droites. A François Fillon notamment, qui assurait avoir plus "d’autorité morale" pour présider et réformer la France avec ses "36 ans de service de l’Etat" qu’Emmanuel Macron avec ses "trois ans à la banque Rothschild". Une attaque à laquelle réplique donc le candidat d’En Marche en mode gros sabots.

Ainsi Emmanuel Macron rappelle-t-il que François Fillon "cumule plus de cent ans de mandats" - tout comme Jean Lassalle d’ailleurs – et qu’il est élu sans discontinuer depuis 1981. "Je n’ai de leçon à recevoir de personne", commence-t-il par lancer avant de sortir l’arme lourde :

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Je suis rentré au service de l’État par un concours méritocratique, j’en suis sorti pour être candidat à l’élection présidentielle, en payant même à l’État plus de 50 000 euros que je lui devais en reste de service. Lui est depuis trente-six ans élu et cumule plus de cent ans de mandats sans avoir jamais occupé un métier.

"

Comme l’a montré une infographie de l’AFP, quatre candidats cumulent plus de 50 ans de mandats : Jean Lassalle, François Fillon, Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Luc Mélenchon :

Et Emmanuel Macron de poursuivre dans une question tout aussi ironique que rhétorique :

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Est-ce que c’est la meilleure façon de connaître le pays et de pouvoir ensuite le réformer ? Je ne le crois pas. Et quand je parle d’'autorité morale' je pèse mes mots. Car il a lui-même cautionné des pratiques dont je ne juge pas de la légalité – c’est l’affaire entre lui et ses juges – mais qui posent d’évidence un problème moral.

"

*Finito* ? Non.

Emmanuel Macron rajoute une dernière petite salve à sa saillie pour souligner que François Fillon n’a pas tenu sa parole de ne pas être candidat s’il était mis en examen après avoir fait campagne pour la primaire sur l’intégrité face à Nicolas Sarkozy :

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Présider c’est porter la parole de la France et quand on n’a pas tenu sa parole on ne peut pas prétendre porter celle du pays.

"

Bim badaboum, comme pourrait le crier le célèbre commentateur de basket George Eddy . A J -3 du premier tour, les attaques pleuvent. Et ce n’est pas encore tout à fait fini puisque la campagne officielle se poursuit jusqu’à vendredi minuit.

[BONUS TRACK] Rep à sa Le Pen

Alors que Marine Le Pen a exigé de TF1 le retrait du drapeau européen pendant son interview – ce que la chaîne a accepté – et que Florian Philippot a qualifié avec mesure cette bannière de "torchon oligarchique" , Emmanuel Macron, candidat pro-européen, a insisté sur ce point lors de son meeting nantais. Tout d’abord en "se faisant un honneur" d’agiter l’étendard continental devant la foule. Puis en faisant jouer l’ode à la joie, l’hymne européen, en entame du meeting .

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