La ligne du Front national est plutôt limpide sur le sujet : la France ne doit pas (plus) accueillir de réfugiés syriens ou irakiens fuyant la guerre et doit fermer ses frontières nationales. Très bien, c’est la ligne prônée par Marine Le Pen et la direction du FN. Une ligne que ne suit pas à la lettre la tête de liste frontiste en Pays de La Loire pour les régionales, Pascal Gannat.
Comme il l’explique à France Bleu , jeudi 10 décembre, le candidat FN affirme avoir accueilli chez lui, en avril dernier, un réfugié syrien musulman. En situation irrégulière qui plus est. Et l’assume parfaitement.
Incohérence ou contradiction avec le programme défendu par son parti ? Que nenni, affirme l’intéressé. "En tant que chrétien, en tant que catholique, en tant qu'humain, je trouve normal d'accueillir l'étranger, le réfugié", dit-il avant d’ajouter que son soutien à ce réfugié à des limites :
"C'est un geste individuel qui était provisoire. J'ai accueilli pendant un grand week-end une personne en situation d'illégalité. Mais si j'avais un pouvoir politique, administratif, du niveau qui permet de signer un papier ou régulariser une situation, je refuserais de le faire parce que je considère qu'il est rentré illégalement.
"
"Je ne renonce pas à mes idées mais je reste humain", précise-t-il encore alors qu’il avait, dans la veine de son parti, dénoncé en septembre le choix du conseil régional d’accorder 100.000 euros à l’accueil des migrants.
Sera-t-il sanctionné ou recadré par la direction du parti d’extrême droite (qui tolère difficilement tout écart à la ligne officielle ), alors même qu’il est qualifié pour le second tour des régionales après avoir obtenu 21,4% au premier tour, devancé par Bruno Retailleau (LR) et Christophe Clergeau (PS) ?