Marine Le Pen à la rescousse de Robert Ménard : "On n’a rien à envier à l’union soviétique !"

Publié à 20h09, le 07 mai 2015 , Modifié à 22h20, le 07 mai 2015

Marine Le Pen à la rescousse de Robert Ménard : "On n’a rien à envier à l’union soviétique !"
Marine Le Pen © PHILILPPE HUGUEN / AFP

Invitée de Radio Classique ce jeudi 7 mai, Marine Le Pen s’est portée au secours de Robert Ménard. La présidente du FN a condamné avec véhémence la réaction des autorités et de la classe politique après l’aveu du maire de Béziers à propos de statistiques ethniques effectuées sur le nombre d'élèves musulmans de sa commune. Elle a expliqué :

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Regardez ce qui s’est passé, sur la méthode ! Merah on n’a pas assez de personnel pour le suivre, Kouachi on n’a pas assez de personnel, Coulibaly on n’a pas assez de personnel… Mais en revanche, Ménard, quelques heures après qu’il ait expliqué qu’il avait fait des statistiques, il avait quatre officiers de police judiciaire qui perquisitionnaient sa mairie, il était entendu par la police. Non mais attendez, c’est fou, on a rien à envier à l’union soviétique honnêtement !

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Si elle désapprouve la "méthode", la dirigeante frontiste s’est pourtant bien gardée d’approuver les agissements de l’ancien patron de Reporters Sans Frontières, élu en mars 2014 avec le soutien du Front national :

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Sur le fond, moi je suis contre les statistiques ethniques, je l’ai toujours dit, ça n’est pas ma vision. Parce que je suis contre le communautarisme, parce que je ne mets pas les gens en catégorie selon leur origine, selon leur religion. Moi je défends tous les Français, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent.

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Equilibrisme ? Depuis le début de la polémique sur ces statistiques confessionnelles, les cadres du FN ont fait le grand écart entre affirmation de la ligne mariniste - pas de statistiques ethniques - et un soutien à Robert Ménard sur l’air de "la gauche n'a pas de leçons à donner, car elle y est elle-aussi favorable".

>> À relire : Comment le FN a modifié son discours sur les statistiques ethniques pour défendre Robert Ménard

Ce qui, dans la bouche de Marine Le Pen, a donné ce jeudi des arguments sensiblement identiques à ceux utilisés par l'édile de Béziers. Voyez plutôt :

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Je suis contre les statistiques ethniques. Mais c’est la gauche qui était pour ! C’est la gauche qui réclamait ces statistiques ! C’est monsieur Valls qui les réclamait en 2009 et qui s’était engagé à faire une loi pour promouvoir les statistiques ethniques, pour pouvoir faire d’ailleurs une politique communautariste. Ce sont eux qui en permanence disent : 'il y a 35% de musulmans à Lille', [comme] madame Aubry, 'il y a tant de pourcent de musulmans dans les prisons'. Donc arrêtons l’hypocrisie !

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[BONUS TRACK] – Go Marion !

Marine Le Pen ne semble pas très enthousiaste à l’idée que sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, jette l’éponge pour les régionales en PACA. Une éventualité que la jeune députée du Vaucluse a brandit pour ne pas, dixit, être une victime collatérale de la guerre opposant désormais sa tante et Jean-Marie Le Pen. D’autant que son grand-père a menacé d’une candidature en solo après sa suspension du FN par le bureau exécutif du parti.

Au micro de Radio Classique, Marine Le Pen a eu à cœur de rassurer sa nièce :

 

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Elle ne veut pas que cette région soit le siège d’une forme de guerre larvée. Moi, je ne le crois pas. Je pense que Jean-Marie Le Pen ne se déconsidérera pas à venir troubler la campagne de sa petite-fille en PACA, car elle est objectivement la meilleure candidate. Elle est la candidate qui fait le plus peur au système.

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Marion Maréchal-Le Pen est prévenue : campagne "entre parenthèse" ou pas, il vaudrait mieux que ce soit elle qui porte les couleurs frontistes.

Du rab sur le Lab

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