Marine Le Pen a choqué. Ce n'est pas la première fois. Mais en diffusant, mercredi 16 décembre, des photos d'exécutions menées par Daech , la présidente du Front national s'est attiré les foudres de beaucoup de monde, dont les parents de James Foley, ce journaliste américain décapité par l'organisation terroriste en août 2014.
Du coup, Marine Le Pen a reculé. Un peu. Ce jeudi, la cheffe frontiste a retiré la photo de James Foley de son fil Twitter. Mais elle a laissé les deux autres. Sur une, on voit un prisonnier brûlé vif dans une cage. Sur une autre, on découvre un homme écrasé par les chenilles d'un char d'assaut.
Marine Le Pen a expliqué qu'elle ne savait pas que l'une des photos qu'elle avait relayée représentait James Foley. Elle a dit :
"Je ne savais pas que c'était une photo de James Foley. Elle est accessible par tous sur Google. J'apprends ce matin que sa famille me demande de la retirer. Bien évidemment, je l'ai aussitôt retirée.
"
Mercredi soir, les parents de James Foley ont fait part de leur effroi. "Nous sommes profondément choqués par l'utilisation qui est faite de Jim pour le bénéfice politique de Le Pen et nous espérons que la photo de notre fils, ainsi que deux autres images explicites, seront retirées immédiatement", ont-il écrit.
Mercredi après-midi, le parquet de Nanterre a ouvert une enquête préliminaire pour "diffusion d'images violentes" après les tweets de Marine Le Pen et Gilbert Collard, le député RBM ayant lui aussi publié une photo de cadavre sur Twitter.
Les deux entendaient ainsi protester contre Jean-Jacques Bourdin, qu'ils accusaient d'avoir assimilé le FN et Daech.
Mercredi, face au politologue Gilles Kepel, Jean-Jacques Bourdin avait évoqué les "liens pas directs entre Daech et le Front national mais ce repli identitaire, qui finalement est une communauté d'esprit".
Durant les questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, dans l'après-midi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait annoncé avoir signalé ces photos aux services concernés et évoqué des "suites" .
Un peu plus tôt, Manuel Valls avait fustigé sur Twitter de "monstrueuses photos" , accusant Marine Le Pen d'être "l'incendiaire du débat public", le tout accompagné du hashtag #FNhorsjeu.