Marion Maréchal-Le Pen se dit d'une "génération saoulée par les valeurs de la République qu'on nous sert en permanence"

Publié à 10h30, le 27 avril 2016 , Modifié à 10h50, le 27 avril 2016

Marion Maréchal-Le Pen se dit d'une "génération saoulée par les valeurs de la République qu'on nous sert en permanence"
Marion Maréchal-Le Pen © GIUSEPPE CACACE / AFP

TOUT EST K.O - Marion Maréchal-Le Pen sera aux côtés de sa tante, Marine Le Pen, dimanche 1er mai lors de l'hommage à Jeanne d'Arc et non avec son grand-père, Jean-Marie Le Pen. Ainsi vont les choses au Front national. Mais comme le "Menhir", Marion Maréchal-Le Pen conserve visiblement un goût prononcé pour la provocation. Le 7 mai, par exemple, l'élue FN sera présente au colloque de L'Action française sur le thème : "Je suis royaliste. Pourquoi pas vous ?"

Alors Marion Maréchal-Le Pen n'entend pas militer pour le retour de la monarchie en France. "C'est un débat entre républicains et royalistes, et je suis dans le camp des républicains voyez-vous", dit-elle ce mercredi 27 avril sur iTÉLÉ, trouvant "intéressant" de participer à cette manifestation. Même si elle est organisée par L'Action française, donc.

Elle sera du côté des républicains. Et pourtant, comme elle le disait en 2015 à la revue Charles, Marion Maréchal-Le Pen ne considère pas que la République soit une valeur politique absolue. "Il y a des monarchies qui sont plus démocratiques que certaines républiques. Je ne comprends pas cette obsession pour la République. Pour moi, la République ne prime pas sur la France", disait-elle. Ce mercredi, elle va plus loin :

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Je fais partie d'une génération un peu saoulée par les valeurs de la République qu'on nous sert en permanence et dont on ne sait pas ce qu'elles recouvrent. Cela évite, d'ailleurs, d'aller sur le fond des idées puisqu'à partir du moment où on dit 'valeurs de la République', on est exclu du pseudo-champ républicain.

 

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Elle se dit pourtant "attachée" à la 5e République mais cela reste, selon elle "un système politique". "La France, c'est mon pays, voilà", ajoute-t-elle. Elle précise :

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Je ne confonds pas tout à fait les deux. La France, ce n'est pas que la République. Ça a commencé avant la République. Je n'oublie pas les 16 siècles de chrétienté qui ont précédé et voilà. La révolution française en fait partie mais elle ne se restreint pas à cela. J'invite d'ailleurs à travers cette phrase à dire à nos dirigeants politiques : 'peut-être explicitez un peu ce que sont les valeurs de la République'.

 

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On comprend  donc mieux pourquoi Marion Maréchal-Le Pen ne rechigne pas à participer au colloque de L'Action française. D'autant que, dans l'esprit de la députée du Vaucluse, le mouvement fondé à la fin du XIXe  - en pleine affaire Dreyfus et contre le capitaine qu'il décrit comme la quintessence du "juif traître" – est avant tout un "courant d'idées". "Il y a eu de très nombreux résistants dans L'Action française. Charles de Gaulle lui-même en avait été assez proche", affirme l'élue FN.

Il y eu en effet des résistants au sein de L'Action française. Il y eut aussi beaucoup de collabos . Et d'antisémites. Et de pro-Pétain. Et ce sont surtout ceux-ci dont on se souvient quand on parle du mouvement, sans doute parce que le groupe se réfère à Charles Maurras, l'homme qui, au XXe siècle, a théorisé "l’antisémitisme d'État" et soutenu le régime de Vichy . Mais là encore, Marion Maréchal-Le Pen tempère :

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Charles Maurras a aussi été un penseur politique. Moi, je ne prends pas tout ce qu'il a dit mais ça a aussi été un penseur politique de premier plan mais ça ne se réduit pas à Charles Maurras par ailleurs. C'est aussi des adeptes de Bainville qui a été un grand historien et qui a apporté beaucoup.

 

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Difficile de donner tort à Marion Maréchal-Le Pen : L'Action française ne se réfère pas qu'à Charles Maurras. Sur son site internet, le mouvement parle également de Maurice Pujo, soutien du régime de Vichy, ou encore des antidreyfusards Léon Daudet et Maxime Real del Sarte. Il y est aussi fait référence à Henri Vaugeois, défenseur du capitaine Dreyfus. 


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