Pour Marine Le Pen, l'électeur FN qui a interrogé Hollande sur France 2 "ferait un très bon député"

Publié à 12h05, le 27 avril 2016 , Modifié à 14h30, le 27 avril 2016

Pour Marine Le Pen, l'électeur FN qui a interrogé Hollande sur France 2 "ferait un très bon député"
Marine Le Pen en compagnie d'Antoine Demeyer, électeur FN qui avait interpellé François Hollande sur France 2 mi avril © Montage Le Lab via blog de Marine Le Pen et France 2

ALLEZ VIENS - L'échange entre Antoine Demeyer et François Hollande, sur France 2 le 14 avril, n'est pas passé inaperçu, tout particulièrement du côté de l'état-major du FN. Ancien électeur socialiste aujourd'hui déçu, il vote désormais pour le parti d'extrême droite sans être un militant encarté. Un profil qui intéresse visiblement Marine Le Pen elle-même.

La présidente du FN confirme au Lab, mercredi 27 avril, avoir rencontré Antoine Demeyer à Lille la veille, comme l'avait révélé RTL. D'après la radio, la présidente du FN aurait même proposé à ce conducteur d'autocar, habitant du Nord, rien de moins qu'une investiture aux législatives de 2017. "Pure invention", dément-elle au Lab. Avant tout de même d'ajouter dans un sourire :

 

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Même s'il ferait probablement un très bon député.

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Sur son blog, Marine Le Pen juge en effet Antoine Demeyer plein de "bon sens" et de "cohérence". De son côté, l'intéressé explique à La Voix du Nord que c'est la direction du parti qui a souhaité organiser cette rencontre :

 

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C’est eux qui m’ont appelé pour une rencontre avec Marine Le Pen, j’ai accepté.

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D'après le quotidien régional, "la présidente du Front national a fait des propositions politiques pour 2020" à Antoine Demeyer, qui dit avoir une "graine dans la tête" : celle des municipales dans sa ville d'Anor. Ce que dément également Marine Le Pen auprès du Lab, expliquant qu'elle n'a "pas trop l'habitude de faire des propositions d'investiture quatre ans avant". Mais elle ajoute aussitôt :

 

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Le moment venu, nous étudierons cela avec bienveillance

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Face à François Hollande sur France 2, le discours de l'électeur frontiste avait pourtant été un poil différent de celui du parti. "Les trois-quarts du vote Front national est un vote de colère", avait-il notamment affirmé, alors que le FN vante un "vote d'adhésion" à son programme qui serait aujourd'hui majoritaire. Et puis, il y avait eu cet échange, au cours duquel il avait maladroitement qualifié le FN de "mal" :

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- Antoine Demeyer : Pour moi la France elle est malade, on a essayé plusieurs traiements...



- François Hollande : Oui mais il faut faire attention à ne pas prendre un médecin qui peut tuer le malade ou en tout cas à uin moment lui faire perdre conscience. Ça c'est très important, que nous puissions, même si on est malade, ne pas aller vers un remède qui si je puis dire est pire que le mal.



- Antoine Demeyer : Parfois, il vaut mieux soigner le mal par le mal.

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Mais sur l'immigration ou l'Union européenne, il avait tenu un discours beaucoup plus conforme aux éléments de langage frontistes. Il avait aussi dénoncé :

 

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Si on dit 'je vote Front national', obligatoirement derrière nous sommes insultés de racistes, de fachos et de tout ce qu'on veut. Non ! [...] On a essayé la droite, on a essayé la gauche, on se rend compte que finalement, on n'a pas l'impression d'avancer.

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De fait, Marine Le Pen a beaucoup aimé son intervention. Photos à l'appui, elle raconte cette rencontre sur son blog ce mercredi. Sous le titre "J'ai rencontré le Français qui a mis en difficulté le président de la République", elle écrit :

 

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J’ai échangé avec un homme sincère, réfléchi, humaniste, révolté par les caricatures et par l’état de son pays, un homme logique dans ses analyses, conscient de l’immense abîme dans lequel la France est plongée mais qui n’a pas renoncé à se battre. Un homme qui a compris que l’abstention était un piège.

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