L'ENVIE D'AVOIR ENVIE – Christian Estrosi, tête de liste LR pour les régionales en PACA ne ménage pas son adversaire frontiste, aka Marion Maréchal – Le Pen. Il lui a même trouvé un petit surnom, certes déjà utilisé pour qualifier Marine Le Pen : "la châtelaine de Montretout" .
Marion Maréchal – Le Pen n'est pourtant pas une "châtelaine". Elle se voit autrement, différemment. Dans Le Point de ce jeudi 23 juillet, la députée du Vaucluse se définit ainsi :
"Je suis une bourgeoise gâtée. Ça me manque de n'avoir jamais connu le manque. Moi j'ai été quelqu'un tout de suite, je ne me suis jamais battue.
"
Une "bourgeoise gâtée", ce n'est pas si mal. Mais on notera tout de même un certain déclassement. En mars dernier, citée par L'Express , Marion Maréchal – Le Pen disait croire en l'existence d'une "aristocratie Le Pen" . "Il y a une forme de descendance, un peu comme dans ces familles de militaires où l'un des enfants se retrouve haut gradé à 30 ans sans que personne n'en soit étonné", notait la députée FN.
Ce portrait que Marion Maréchal – Le Pen dresse d'elle-même colle parfaitement à l'image politique de l'élue frontiste. Comme si elle n'avait jamais eu envie de côtoyer ce monde. Elle répète que c'est Jean-Marie Le Pen qui l'a poussée à se présenter aux législatives de 2012. Cet hiver, elle assurait qu'elle pourrait partir dans le privé dès son mandat de député terminé. Et puis la voilà tête de liste aux régionales en PACA…
Certes, le nom Le Pen est un "plus", pour paraphraser Florian Philippot. Et si Marion Maréchal – Le Pen se décrit ainsi, c'est surtout par rapport à son époux, Matthieu Decosse. Dans Le Point, l'élue frontiste explique :
"Ma grand-mère m'a appris les valeurs de la petite France. Elle a connu le manque et s'est beaucoup battue. C'est comme mon mari. Lui aussi vient d'une famille humble. Il s'est battu.
"
Ou comment, dans la ligne du Front, bien que "bourgeoise gâtée", Marion Maréchal – Le Pen assure comprendre les aspirations des gens du peuple.
Quant à son mari, il s'est "battu". Et notamment pour comprendre la vie de celle qui partage la sienne. En août 2014, cité par Marianne , son suppléant expliquait qu'il s'était présenté aux législatives de 2012 pour "savoir ce que sa chérie, en campagne dans le Vaucluse, vivait" .