INTOUCHABLES - À deux voix près, la gauche a de nouveau échoué, mercredi 6 juin, à déposer une motion de censure contre le gouvernement, après le second recours au 49.3 sur la loi Travail. Exactement le même scénario qu'au mois de mai. 56 députés de gauche étaient donc prêts à faire tomber le gouvernement. Et ils n'étaient pas les seuls.
Seulement voilà, certains volontaires n'ont pas été contactés pour renverser Manuel Valls. Et ça les rend très tristes. Prenez Nicolas Dupont-Aignan, par exemple. Évidemment que le président de Debout La France aurait aimé participer à la fête. Mais les frondeurs, communistes et écologistes à l'origine de cette motion de censure n'avaient visiblement pas trop envie de s'associer à lui.
Alors le candidat à la présidentielle "s'est emporté", après l'annonce de l'échec de cette démarche, comme le rapporte Le Figaro ce jeudi. "NDA" fulmine :
"J'étais prêt à signer toutes les motions possibles et ils le savaient. S'ils ne me l'ont pas proposé, c'est qu'ils ne voulaient pas réussir.
"
Voilà bien la preuve, selon lui, à la fois du sectarisme des frondeurs et de leur vraie-fausse ambition de virer Manuel Valls. Leur leader Christian Paul, cependant, a une explication à cela. Lui aussi cité par Le Figaro, le député PS de la Nièvre affirme que la présence de Nicolas Dupont-Aignan dans le groupe aurait fait fuir certains élus. "Beaucoup à gauche n'auraient pas signé dans ce cadre", dit-il, expliquant aussi ne pas avoir voulu ajouter de la confusion "des idées".
Gilbert Collard, lui aussi, regrette de ne pas avoir été contacté pour la motion de censure. Sur iTélé ce jeudi, le député RBM (apparenté FN) a tenu le même discours que Nicolas Dupont-Aignan :
Collard: si les "frondeurs" étaient venus me voir, j'aurais signé la motion de censure. "Des frondeurs d'opérette".
— Geoffrey Bonnefoy (@clarkent2007) 7 juillet 2016
On imagine que la même logique frondesque s'applique s'agissant des voix frontistes. S'associer au parti d'extrême droite pour faire tomber le gouvernement, voilà qui aurait fait mauvais genre.
Et puis il y avait aussi Henri Guaino. Le député LR et candidat à la primaire avait fait savoir qu'il était prêt à voter les motions de censure d'où qu'elles viennent. Visiblement, lui aussi a été ignoré par la gauche...