Le journal Libération publie ce jeudi 21 juillet une enquête sur les mesures de sécurité à Nice, le long de la Promenade des Anglais , le soir du 14 juillet. Photos et témoignages à l'appui, le quotidien estime que le ministère de l'Intérieur a menti en affirmant que l'entrée du périmètre piéton était protégée par la police nationale, le soir de l'attentat. La place Beauvau a démenti, accusant Libé d'emprunter "les ressorts du complotisme". Mais Bernard Cazeneuve a tout de même saisi, ce jeudi, l'Inspection générale de la police nationale "d'une évaluation technique du dispositif de sécurité et d'ordre public" en place à Nice le soir de la Fête nationale.
Depuis la publication de cet article, plusieurs élus du Front national demandent au ministre de l'Intérieur de s'expliquer. " Le ministre Cazeneuve doit s'expliquer de la manière la plus précise : y a-t-il eu négligence puis mensonge ou pas ?" a ainsi demandé dans la matinée de jeudi le n°2 du FN Florian Philippot. Mais il n'est pas le seul. Steeve Briois, maire FN d'Hénin-Beaumont et vice-président du parti et David Rachline, sénateur-maire de Fréjus, ont eux-aussi réclamé des explications, voire la démission pour Steeve Briois.
Le ministre Cazeneuve doit s'expliquer de la manière la plus précise : y a-t-il eu négligence puis mensonge ou pas ? https://t.co/PlhyR0aNiv
— Florian Philippot (@f_philippot) 21 juillet 2016
Si @libe dit vrai, et qu'aucune voiture de la police nationale ne bloquait la Promenade des Anglais, Cazeneuve doit démissionner.
— Steeve Briois (@SteeveBriois) 21 juillet 2016
Inaction coupable des gouvernements successifs, négligence en matière de sécurité, et maintenant mensonges? Les Français exigent la vérité !
— David Rachline (@david_rachline) 21 juillet 2016
Robert Ménard, qui n'est pas membre du FN mais a été élu maire de Béziers avec le soutien du parti de Marine Le Pen, a même défendu Libération, attaqué par le ministère de l'Intérieur.
Dispositif de sécurité #NiceAttentat :@BCazeneuve accuse @libe de "complotisme". Qd on est incompétent on accuse son chien d'avoir la rage
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 21 juillet 2016
Dans un communiqué, le Front national se fait plus précis, estimant que les informations de Libé "trahissent les postures prétentieuses du ministre de l'Intérieur et du Premier ministre selon lesquels rien ne pouvait être fait pour empêcher cet attentat". Le parti en vient donc à demander une nouvelle fois la démission du ministre de l'Intérieur :
"C'est une question tout à la fois d'honneur politique et de transparence démocratique.
"
Le parti de Marine Le Pen réclame également à ce que la lumière soit faite "sur les circonstances de ce terrible attentat".
De leurs côtés, les députés LR Éric Ciotti et Guillaume Larrivé ont demandé, quelques heures après la publication de l'enquête de Libération, que l'Assemblée nationale s'empare du sujet. Dans une lettre adressée au président de la Commission des Lois Dominique Raimbourg, les élus LR demandent à ce que ladite commission "puisse, dans les meilleurs délais, effectuer des auditions publiques afin d'établir très précisément les conditions dans lesquelles le dispositif de sécurité a été configuré à Nice le 14 juillet".
Attentat de Nice: avec @ECiotti, nous demandons que l'Assemblée fasse toute la lumière sur le dispositif de sécurité pic.twitter.com/qIXOsYNs9R
— Guillaume Larrivé (@GLarrive) July 21, 2016
[Edit 13h40]
Dans un communiqué au nom du secrétaire général de LR Éric Woerth, le parti demande solennellement "la vérité sur le dispositif de sécurité à Nice" :
"Le gouvernement doit cesser immédiatement de tergiverser et répondre clairement sur la réalité du dispositif de sécurité mis en place ce soir-là. La confusion qui règne actuellement est intolérable. Les conclusions de l’enquête de l'Inspection générale de la Police nationale, qui vient d’être saisie, devront permettre de lever le voile sur ces questions. S’il s’avère qu’aucune voiture de la Police nationale n’était présente pour barrer la chaussée, comme l’assurait pourtant le ministre de l'Intérieur, toutes les conséquences qui s’imposent devront être prises et le gouvernement devra assumer ses responsabilités.
"
En clair : démissionner.