Lundi 18 juillet, trois jours après l'attentat qui a fait 84 morts et plus de 200 blessés sur la Promenade des Anglais à Nice, les "liens" du tueur avec "les réseaux terroristes" n'ont pas encore été "établis par l'enquête", selon les mots de Bernard Cazeneuve sur RTL. L'exécutif affirme qu'il s'agit bien d'un "attentat à caractère terroriste" et que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a connu une "radicalisation extrêmement rapide". Son acte a d'ailleurs été revendiqué par l'État islamique, dimanche. Mais la nature précise de la relation du tueur avec le groupe terroriste, qui le présente comme l'un de ses "soldats" (et non un simple "sympathisant") demeure très floue.
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Sur France Inter ce lundi, Stéphane Le Foll a laissé voir toute l'incertitude qui règne autour de cette question. Le porte-parole du gouvernement a expliqué :
"Il y a des informations qui ont été données au fur et à mesure que l'enquête avance. Il semble qu'il y ait eu quelques liens qui aient été relevés. Après je ne peux pas vous dire, à l'heure où je parle, c'est le procureur qui pourra en préciser les éléments, s'il y a des liens ou pas. Ce que l'on sait, ce qu'on peut comprendre, c'est qu'il y a eu comme l'a dit Bernard Cazeneuve une radicalisation extrêmement rapide de cet homme qui a commis l'inacceptable.
[...] L'enquête se poursuit et on cherche à comprendre, à savoir s'il y a des liens entre cet individu et des possibles connexions avec des personnes au niveau de Nice et de ses alentours, qui peuvent avoir, eux, des relations avec d'autres personnes, des réseaux peut-être islamistes. Mais à l'heure où je parle, je ne m'engagerai pas sur une conclusion définitive. Ce que l'on sait et ça c'est très clair, c'est que cet individu a voulu commettre un attentat, a commis un attentat, il l'a prémédité, il a sûrement pu s'inspirer malheureusement de ce qui est sur les réseaux islamistes, revendiqué comme tel, pour commettre des attentats, voilà où nous en sommes.
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Évoquant "le mode opératoire [qui] emprunte totalement à ce que sont les messages de Daech", le ministre de l'Intérieur a pour sa part assuré que "c'est un attentat à caractère terroriste, cela est apparu clairement dès les premiers instants". "L'enquête avance" et "les premiers éléments", a-t-il souligné, "semblent révéler" qu'il y a bien eu préméditation. Et Bernard Cazeneuve d'ajouter, avec prudence et en employant les termes "il semble" et "on ne peut pas exclure" :
"On ne peut pas exclure qu'un individu déséquilibré et très violent, et il semble que sa psychologie témoigne de ces traits de caractère, ait été à un moment, dans une radicalisation rapide, engagé dans ce crime absolument épouvantable.
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Déjà samedi, le premier flic de France avait usé de ce vocable, indiquant qu'"il semble que [Mohamed Lahouaiej-Bouhlel] se soit radicalisé très rapidement". Et vendredi soir, au JT de TF1, il avait refusé de confirmer ces liens avec Daech. Ce qui contrastait fortement avec les mots de Manuel Valls. Quasiment au même moment sur France 2, le Premier ministre se faisait affirmatif tout en étant dans le registre de la supposition :
"C’est un terroriste sans doute lié à l’islamisme radical, d’une manière ou d’une autre. [...] Nous verrons quelles sont les complicités, les liens avec les organisations terroristes.
"
Dès les premiers instants suivant l'attentat, dans la nuit de jeudi à vendredi, François Hollande avait estimé que "le caractère terroriste de l'attaque ne peut être nié". Évoquant également la poursuite des frappes aériennes en Irak et en Syrie par la France, au sein de la coalition internationale, il faisait donc un lien évident avec Daech. "La France a été frappée le jour de sa fête nationale, le 14 juillet, symbole de la liberté, parce que les droits de l'Homme sont niés par les fanatiques, et que la France est forcément leur cible", avait-il également assuré.