"N'importe-quoi-land" à l'Assemblée : Batho (PS) en veut plus aux patrons de la majorité qu'aux députés LREM

Publié à 14h47, le 29 juillet 2017 , Modifié à 11h02, le 30 juillet 2017

"N'importe-quoi-land" à l'Assemblée : Batho (PS) en veut plus aux patrons de la majorité qu'aux députés LREM
Delphine Batho. © AFP

Avant leur adoption dans la nuit de vendredi à samedi , les deux projets de loi (ordinaire et organique) sur la moralisation de la vie publique ont connu un parcours aussi chaotique et tortueux que le feuilleton sur le transfert de Neymar au PSG. Surtout, c'est l'inexpérience des vice-présidents LREM de l'Assemblée nationale pour mener les débats et gérer les votes qui ont provoqué la confusion à plusieurs reprises et régalé les "vieux briscards" des oppositions. En off, de nombreux néodéputés de la majorité se sont plaints de l'absence remarquée de leur président de groupe, Richard Ferrand et du manque de cadrage et d'encadrement.

Au-delà du procès en incompétence ou en inexpérience des petits nouveaux , la députée socialiste Delphine Batho, très impliquée dans ces débats, en veut surtout aux patrons de la majorité, de Richard Ferrand à Christophe Castaner, le ministre des relations avec le Parlement, en passant par François de Rugy, le président de l'Assemblée nationale. Ce sont eux, selon elle, les coupables de tout ce flottement à la chambre basse. Dans les colonnes du Figaro de ce samedi 29 juillet, la vice-présidente du groupe Nouvelle Gauche fulmine :

"

On est dans le 'n'importe-quoi-land' parce qu'il y a une absence de direction politique.

"

Elle poursuit, ne jetant pas la pierre à tous ces néo-députés qui, forcément, méconnaissent les rouages complexes de la procédure parlementaire :

"

Les députés sont livrés à eux-mêmes. La conséquence, c'est que ce qui avait été annoncé comme une grande loi ne sera finalement qu'une énième loi sur la transparence avec des annonces modestes. Le principal recul reste l'abandon du cumul du mandat de député avec de activités de conseil, qui était pourtant un engagement d'Emmanuel Macron.

"

Si les députés PS ont soutenu ces lois interdisant les emplois familiaux et supprimant la réserve parlementaire, entre autres, ils la considèrent pourtant comme "inachevée" du fait du recul de la majorité sur le cumul député/activité de conseil ou encore sur le casier judiciaire vierge.

Quant à l'absence de leadership stratégique et opérationnel à la tête de la majorité présidentielle au Parlement, Emmanuel Macron a recadré son gouvernement. Et semble promettre des modifications dans le dispositif politique de la majorité pour la rentrée.

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