NKM : "Elles sont où les réunions d'urgence pour qu'on arrête de mourir sur les plages de l'Europe ?"

Publié à 09h03, le 03 septembre 2015 , Modifié à 09h25, le 03 septembre 2015

NKM : "Elles sont où les réunions d'urgence pour qu'on arrête de mourir sur les plages de l'Europe ?"
© AFP

Nous avons décidé de publier, plus bas dans cet article, la photo d'Aylan Kurdi. Elle est susceptible de choquer. 

Il y a différentes façons de réagir à la terrible photo d'Aylan Kurdi, un petit garçon syrien de trois ans retrouvé mort sur une plage turque alors qu'il tentait de rallier l'île de Kos, en Grèce. Certains, tout en étant émus par le cliché et la situation critique qu'il symbolise, sont outrés de "l'hypocrisie" qui se cache derrière l'indignation mondiale. D'autres sont scandalisés par le manque de réaction de l'Europe. C'est le cas de Nathalie Kosciusko-Morizet. 

Invitée de France Inter jeudi 3 septembre, la vice-présidente déléguée de Les Républicains dénonce la disproportion de moyens mis en oeuvre par l'UE pour régler la crise grecque et celle des migrants et des réfugiés. Elle dit :

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L'Europe est comme paralysée, tétanisée, depuis des semaines mais même des mois en fait, devant cette situation. Et il y a un moment où ça va virer au déshonneur. Moi je suis frappée par la différence de sentiment d'urgence que donne l'Europe à réagir, entre la crise des migrants et la Grèce.



Au moment où il y a eu la crise grecque, il y a eu la crise financière, il y a eu les échéances du FMI. C'était au mois de juillet, il y avait réunion nuit et jour, il y avait réunion le samedi et le dimanche. On nous disait 'on a levé le camp à 4 heures du matin, on reprend demain matin à 7 heures'. Elles sont où les réunions d'urgence pour qu'on arrête de mourir sur les plages de l'Europe ?

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"C'est impossible, c'est insupportable ce décalage entre l'urgence de la crise grecque" et celle des migrants, avance-t-elle encore.

Au sujet de la photo en elle même, la députée de Paris explique : "Elle est insoutenable. Elle est insoutenable parce que c'est un enfant très jeune, parce qu'il a quelque chose qu'ont les enfants de cet âge-là, presque quand ils ont l'air de dormir, quelque chose d'abandonné. Enfin, elle remue profondément."

Quant aux solutions à apporter, "il faut maintenant qu'on soit habités par l'urgence", dit NKM. Mais à son sens, "ce n'est pas une question de quotas", dont elle estime qu'ils ne concernent que l'immigration économique. Elle plaide au contraire pour un "rétablissement du droit d'asile dans son essence" : à la fois en réaffirmer le fondement ("quand il y a quelqu'un qui est persécuté, qui fuit un pays en guerre, il est accueilli") et faire appliquer les décisions de "déboutage du droit d'asile", dont elle assure que seulement "5%" sont réélement mises à exécution. NKM refuse par ailleurs de dire s'il faut "accueillir plus" de migrants.



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