Anonymes, artistes, politiques, Français… Les hommages se sont multipliés après la mort de Johnny Hallyday, mercredi 6 décembre, tous ou presque saluant la mémoire de l'interprète de Gabrielle , certains rapportant même une anecdote illustrant le lien personnel qu'ils avaient tenté de créer avec l'idole des jeunes.
Et il y a eu Jean-Luc Mélenchon. Selon plusieurs médias, le leader de La France insoumise n'aurait rien à dire à la disparition du chanteur. D'après LCI, cela mettrait même l'ancien candidat à la présidentielle "à contre-courant des hommages" :
"Sur Johnny, qu'est-ce que vous voulez que je dise ?" : Jean-Luc Mélenchon à contre-courant des hommages https://t.co/QLGxe5Wu7ypic.twitter.com/4yBS1cZjpe
— LCI (@LCI) 6 décembre 2017
Et le journaliste Jean-Michel Aphatie :
Sur #JonnyHallyday@JLMelenchon a dit: « Je n’ai rien à dire » Comment un leader politique peut-il à ce point passer à côté d’une émotion collective, sincère d’un peuple que l’on prétend incarner? Dans son cas, on peut parler d’une faute professionnelle pic.twitter.com/1ydKsFnmRN
— jean-michel aphatie (@jmaphatie) 7 décembre 2017
La réflexion a été, en sus, formulée par un journaliste de Public Sénat lors de l'interview du candidat à la présidentielle de Les Républicains Maël de Calan, ce jeudi 7 décembre. "Il y a eu peu de voix dissonantes dans ce concert de louanges. Il y en a eu hier du côté de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon qui a expliqué qu'il n'avait rien à dire, Alexis Corbière qui a été l'auteur d'un tweet contesté ", a déclaré un journaliste à l'antenne. "Ce que je constate, c'est que La France insoumise est en perdition depuis plusieurs mois sur les questions morales", a estimé pour sa part Maël de Calan dans la foulée.
La réflexion de Jean-Luc Mélenchon à la mort de Johnny Hallyday ne saurait pourtant se limiter à "qu'est-ce que vous voulez que je dise ?" Dans sa Revue de la semaine n°47 publiée sur sa chaîne YouTube mercredi, le député LFI des Bouches-du-Rhône parle bien de l'artiste disparu. Et s'il débute bien cette séquence par un "sur Johnny, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?", il poursuit :
"Quand on fait une notice nécrologique, quand on parle de quelqu'un qui est mort, c'est pour dire 'attention les gens, c'était quelqu'un d'important parce qu'il a écrit ceci, parce qu'il a écrit cela'. D'accord et c'est une manière de signaler aux gens l'importance de quelqu'un qui disparaît. Mais là, Johnny Hallyday n'a pas besoin de moi pour que l'on sache qu'il chantait des chansons qui ont marqué son époque et son temps, tout ça. Donc voilà, moi je n'ai rien à dire sur ce sujet. Et on en est tous là. En tout cas moi, je n'ai pas plus à dire que n'importe qui qui est en train de me regarder.
"
Et immédiatement, Jean-Luc Mélenchon ajoute :
"Dans ceux qui me regardent, il y a ceux qui n'ont jamais écouté Johnny, ça doit exister. Il y a ceux qui n'aimaient pas, c'est normal parce que tout créateur, tout artiste a aussi des gens qui ne l'aiment pas. Et puis il y a aussi des gens qui l'ont aimé et c'est ça qui est intéressant, ils l'aiment pour la musique, pour le personnage, pour la manière d'incarner des textes. Et puis, ils l'aiment surtout par rapport à eux parce que celui qui a été amoureux une seule fois sur la musique de Johnny, il ne l'oublie pas plus qu'il oubliera son Amour. En tout cas, je comprends qu'il y ait plein de gens à qui ça fasse du chagrin. Pourtant, ils ne le connaissent pas, ils ne lui ont jamais parlé, ils ont fait qu'écouter sa musique. Mais c'est un chagrin qu'on a sur la vie qui passe, sur la vanité des choses, sur tout ce qui dans notre propre existence personnelle a pu entrer en résonance avec les autres grâce à une musique ou à une chanson.
"
Comme quoi, pour quelqu'un qui n'avait pas grand-chose à en dire, Jean-Luc Mélenchon a finalement porté un regard singulier sur la disparition de Johnny Hallyday. À voir ci-dessous en vidéo :
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