Emmanuel Macron l'a promis : il tranchera d'ici la fin du mois de janvier le dossier pour le moins épineux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Dans un sens ou dans l'autre. Mais que le chef de l'État choisisse de maintenir la construction de l'aéroport ou, au contraire, de privilégier l'agrandissement de celui de Nantes Atlantique, un problème demeurera : le sort de "la Zone à défendre", la fameuse ZAD occupée aujourd'hui par 200 à 300 personnes.
Depuis des semaines, on prévient en haut lieu que l'évacuation de la ZAD sera compliquée . Voire potentiellement dangereuse, et pour les forces de l'ordre, et pour les activistes. Nouvelle étape ce mardi 2 janvier. Invité d'Europe 1 , Gérard Collomb ne se cache pas : l'évacuation de la ZAD ne se fera pas de manière pacifique. Il dit :
"On sera obligé à un moment donné d'employer la force, je pense. Mais il faut qu'elle soit la plus mesurée possible, la plus maîtrisée possible.
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Le ministre de l'Intérieur espère néanmoins régler le problème de "la manière la plus pacifique possible". "D'autres ministres, je pense à Nicolas Hulot par exemple, s'y emploient", ajoute-t-il. Il poursuit :
"La force brute ne peut pas être la solution. Il faut aussi la capacité de dialogue avec un certain nombre de parties prenantes.
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Et Gérard Collomb de tendre la main aux agriculteurs, aujourd'hui solidaires des zadistes. "Ils peuvent avoir la volonté de retrouver ce qu'ils avaient avant. Il faut pouvoir discuter avec ces fractions-là qui sont totalement contre le projet [d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes] et contre le gouvernement", précise l'occupant de la place Beauvau. Ou comment diviser pour mieux régner.
La tension risque d'être vive et pas vraiment pacifique, malgré ce que souhaite officiellement Gérard Collomb. Fin novembre, le ministère de l'Intérieur évoquait, en off, des morts possibles lors de l'évacuation de la ZAD .
Mi-décembre, Quotidien avait révélé un document confidentiel sur la ZAD, faisant état d'"un véritable camp retranché permettant à ses occupants d'anticiper toute intrusion" avec des "stocks d'engins incendiaires" et des "pièges". Des accusations démenties par des occupants de la zone.
Des pièges et des armes à feu dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ? @PaulLarrouturou s’est procuré un document confidentiel destiné à Emmanuel Macron, qui a décidé d'évacuer la ZAD. ⤵️#NDDL#Quotidienpic.twitter.com/goWd6HYSbB
— Quotidien (@Qofficiel) 19 décembre 2017
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