BRÈVE DE CAMPAGNE - Chaque jour qui passe semble nous rapprocher un peu plus de l'éclatement du Parti socialiste, après la désignation de l'ancien frondeur, et vainqueur de la primaire, Benoît Hamon comme candidat officiel. Le PS est plus que jamais fracturé entre ceux qui s'en réjouissent, ceux qui s'y résignent de plus ou moins bonne grâce, et ceux de l'aile droite du parti qui refusent de faire cette campagne et rejoignent Emmanuel Macron.
L'attitude de ces derniers est violemment condamnée par le camp de l'ancien ministre de l'Éducation nationale. Son porte-parole Pascal Cherki, par exemple, n'y va pas par quatre chemins. Dans Le Figaro ce lundi 3 avril, le député de Paris flingue :
"Les appels des boulets du PS à voter Macron n'ont aucun impact sur les Français.
"
Parmi les "boulets" les plus en vue ici concernés, on trouve un certain Manuel Valls, mais aussi des gens comme Jean-Yves Le Drian et un certain nombre d'élus plus ou moins connus. Tout ce qui constitue l'aile "réformiste" ou "sociale-libérale" de Solférino, en somme. Voilà donc une attaque plutôt sympa de la part de Pascal Cherki, qui ne devrait pas apaiser les relations au PS.
Quant au profond creux de vague dans lequel se trouve actuellement Benoît Hamon, Pascal Cherki ne veut pas trop y croire. Ou plutôt, il croit en des signes inverses. Il dit au Figaro :
"Nos remontées des porte-à-porte sont bonnes, plus de 3.000 personnes étaient présentes à Montpellier au dernier meeting, et face à la trahison indigne de Manuel Valls, Benoît Hamon apparaît comme un candidat honnête, sincère et droit !
"
#
[BONUS TRACK]
La députée socialiste Karine Berger, en revanche, se montre plus inquiète. Si elle assure au Figaro que dans sa circonscription, "personne ne [lui] parle d'Emmanuel Macron", elle observe, "depuis deux ou trois semaines", une "poussée mélenchoniste totalement inédite". "Ce ne sont pas forcément des socialistes. Plutôt des gens qui ne seraient pas allés voter", dit-elle. Et de juger que le camp Hamon est en train de se laisser décrocher par le leader de la France insoumise sans parvenir à raccrocher le wagon :
"On rate quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais quelque chose nous échappe.
"
À LIRE SUR LE LAB :
> Hamon ne "vivrait pas comme un boulet" un éventuel soutien de Hollande