T KI ? - Le FN le prend en exemple, mais la réciproque n'est peut-être pas vraie. Car si le parti d'extrême droite veut croire que le Brexit et l'élection de Donald Trump laissent entrevoir la victoire de Marine Le Pen en France, le président Américain se montre plus prudent. Et concède même ne "pas connaître" la présidente frontiste.
Dans une interview au Financial Times lundi 3 avril, le milliardaire devenu le 45ème président des États-Unis est interrogé sur Marine Le Pen et le fait de savoir si son élection "validerait" son action à lui depuis son arrivée à la Maison Blanche. Et voilà sa réponse :
"Je ne sais pas ce qui va se passer. Je sais que des distractions extérieures ont eu lieu, qui ont changé l'élection. Ça va être une course intéressante. Je ne sais vraiment pas et je ne la connais pas. Je ne l'ai jamais rencontrée. Ça va être une élection très intéressante. Mais vous savez, des choses extérieures se sont produites qui vont peut-être modifier le cours de cette élection.
"
Le Président Trump parle de la présidentielle francaise et de @MLP_officiel dans le @FTpic.twitter.com/g4vJ81b6Xr
— Philippe Corbé (@PhilippeCorbe) 2 avril 2017
Donald Trump ne prédit donc pas la victoire de la candidate frontiste à l'élection présidentielle. Il ne prend pas non plus de position personnelle en ce sens, contrairement à ce qu'avait fait le FN durant la campagne américaine. Le parti d'extrême droite s'était par ailleurs grandement réjoui de la victoire du candidat Républicain face à Hillary Clinton, voulant y voir un nouveau "réveil des peuples" et un vote "contre le système" et ses "élites", annonciateur de son propre succès. Marine Le Pen était allée jusqu'à se vanter de voir Trump "mettre en application ce qu'[elle] propose", ce dont il n'est donc visiblement pas au courant lui-même.
Le chef d'État américain et celle qui aspire à devenir son homologue ne se sont en effet jamais rencontrés. Marine Le Pen a bien essayé, en se rendant à la Trump Tower à New York, mais devant se contenter d'un café à la cafétéria. Elle s'était alors défendue d'avoir voulu s'entretenir avec "The Donald", certifiant qu'il ne s'agissait que d'un "déplacement privé", malgré des contacts avec l'équipe du président US. En novembre dernier, la cheffe frontiste avait même assuré que celui qui n'avait pas encore succédé à Barack Obama avait "son numéro" de téléphone :
"Nous avons des connaissances en commun, oui. Mais depuis longtemps. [...] Si demain il veut me rencontrer, à la différence de Hollande, lui, il a mon numéro !
"
Et si ce commentaire un brin sec de Donald Trump n'aidera pas Marine Le Pen à peaufiner sa stature internationale, la candidate du FN pourra se consoler en repensant à sa proximité avec le président russe Vladimir Poutine.