Polémiques sur Nice : "Laissons les services faire leur travail", demande Benoist Apparu

Publié à 10h43, le 26 juillet 2016 , Modifié à 10h57, le 26 juillet 2016

Polémiques sur Nice : "Laissons les services faire leur travail", demande Benoist Apparu
Benoist Appa.. euh non, le commissaire Bialès (mais des fois, il est difficile de les différencier) © Gif Le Lab via Youtube / Giphy

COMMISSAIRE APPARU - Benoist Apparu n'est "pas très à l'aise devant ces polémiques" sur le dispositif de sécurité mis en place à Nice le soir du 14 juillet, "alors qu'il y a 84 morts, des gens à l'hôpital..." Le député LR de la Marne et lieutenant d'Alain Juppé aimerait que tout le monde attende dans le calme les résultats de l'enquête de la police des polices sur le déroulé de cette soirée, ainsi que celle de la justice sous l'autorité du procureur de la République de Paris, avant que "les uns et les autres" (aussi bien Christian Estrosi que Bernard Cazeneuve et le reste du gouvernement, donc) ne s'accusent de "mensonge".

Sur BFMTV lundi 26 juillet, l'élu fait donc cette mise au point que le légendaire commissaire Bialès n'aurait pas reniée :

 

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Il y a des institutions en France, il suffit de les respecter. D'un côté comme de l'autre. Il y a des procédures qui existent, il suffit de les appliquer. Il y a une enquête de l'IGPN, il y a une enquête évidemment du procureur de Paris. Donc on va savoir les choses. Laissons les services faire leur travail. Quand on aura effectivement des faits avérés par une institution indépendante - la justice ou la police des polices - à ce moment-là, s'il y a mensonge d'un côté ou de l'autre, nous le saurons et nous pourrons tous en tirer les conséquences.

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Légèrement plus élaboré, mais en substance très proche de ce que répétait inlassablement le représentant des forces de l'ordre incarné par Gérard Darmon dans La Cité de la peur :



Benoist Apparu poursuit son appel à la responsabilité, expliquant qu'"avant" les résultats desdites enquêtes, "les certitudes avancées par les uns et par les autres [lui] posent question, [lui] posent problème". Il ajoute :

 

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Je n'aime pas ces polémiques qui ne sont pas saines de mon point de vue. Et je trouve qu'au regard du respect que l'on doit vis-à-vis des uns et des autres, de ceux qui sont aujourd'hui encore couchés sur un lit d'hôpital ou de ceux qui sont intervenus dans le cadre de ces opérations, on leur doit d'avoir de la hauteur, du recul et de ne pas tomber dans ces polémiques qui ne me paraissent pas très légitimes.

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Et s'il n'est "pas là pour dire qui a tort et qui a raison", il martèle :

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Attendons l'enquête pour nous prononcer et dire qu'il y en a un qui a tort, un qui a raison. [...] Attendons la réponse judiciaire pour nous prononcer.

 

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Depuis l'attentat qui a fait 84 morts sur la Promenade des Anglais il y a 12 jours, l'exécutif et la municipalité de Nice sont à couteaux tirés sur la question de la sécurisation du feu d'artifice du 14 juillet. L'ancien maire Christian Estrosi et le député UDI Rudy Salles (maire-adjoint) assurent que le gouvernement, et plus précisément Bernard Cazeneuve, ont "menti" sur le nombre de policiers nationaux déployés sur place et leur emplacement exact ; le ministre de l'Intérieur assure qu'il n'en est rien.

Dimanche 24 juillet, la polémique a pris une nouvelle ampleur avec le témoignage, dans Le JDD, de Sandra Bertin. Cette policière municipale en charge de la vidéosurveillance le soir de l'attentat de Nice a assuré que la place Beauvau a fait pression sur elle pour que la présence de policiers nationaux, qu'elle assure n'avoir "pas vus" sur les images, soit clairement notifiée dans son rapport. Elle a également sous-entendu que les services du ministère de l'Intérieur pourraient manipuler son rapport.

Bernard Cazeneuve s'est défendu avec la dernière des énergies, dénonçant une "campagne de vilenies" et déposant plainte pour "diffamation". Selon Europe 1, ce n'est en outre pas à un membre du cabinet de Cazeneuve que Sandra Bertin aurait parlé, mais à une commissaire de police travaillant à l'état-major de la direction centrale de la sécurité publique. D'après la radio, le rapport de la policière municipale ne comporterait enfin aucune mention des policiers nationaux en question.

Présentée comme étant proche de Christian Estrosi (ce qu'elle dément), Sandra Bertin ne faisait aucun mystère de ses idées personnelles, ancrées à droite, sur Facebook et Twitter avant de supprimer ses comptes sur ces réseaux sociaux. L'ex-maire de Nice resté premier adjoint et l'actuel premier édile, Philippe Pradal, ont tous deux balayé les accusations en "manipulation" du témoignage de la fonctionnaire de police.

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