"L'horreur", à nouveau, mardi 26 juillet en France. L'ensemble de la classe politique a très rapidement et vivement réagi à la prise d'otage qui a eu lieu, dans la matinée, dans l'église de la commune de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen (Seine-Maritime). Deux preneurs d'otage ont été abattus par les forces de l'ordre, après avoir égorgé le prêtre de la paroisse. Une autre personne a été grièvement blessée. Deux sœurs et des fidèles se trouvaient également dans l'église lors de la prise d'otages. Le parquet anti-terroriste de Paris s'est saisi de l'enquête mais peu après midi, le porte-parole du ministère de l'Intérieur n'avait "pas d'information à donner" quant "au profil des assaillants". [Edit 13h40 : s'exprimant depuis Saint-Étienne-du-Rouvray, François Hollande a pour sa part évoqué "deux terroristes se réclamant de Daech". Dans son communiqué publié peu avant, il dénonçait déjà un "ignoble attentat terroriste".]
Si de très nombreux responsables politiques ont fait part de leurs réactions d'émotion, de colère et d'effroi, d'autres (comme à chaque attentat) ont immédiatement investi le terrain de la récupération politicienne. C'est le cas, notamment, du député LR et candidat à la primaire de la droite Frédéric Lefebvre. Sa première pensée publique fut en effet la suivante :
Paix à son âme
— Frédéric Lefebvre (@FLefebvre_RF) 26 juillet 2016
Va-t-on entendre à droite comme à gauche mon appel à s'unir pr oser ensemble!https://t.co/3Th4qOzLRchttps://t.co/NHqAyWaFi9
Un "paix à son âme" au sujet du prêtre assassiné aussitôt suivi d'un rappel de son propre discours politique sur les attentats et la gestion politique qu'il appelle de ses voeux. "Va-t-on entendre à droite comme à gauche mon appel à s'unir pour oser ensemble ?", s'st-il ainsi lamenté, (re)diffusant une tribune de lui-même publiée le 21 juillet sur Le Huffington Post. L'intitulé de ce texte : "Terrorisme : Osons la fermeté et l'humanité AVEC, et non pas contre, l'exécutif !"
Ou comment faire sa promo dans les premiers instants suivant un drame.
D'autres élus ont aussi cédé à la récup' très rapidement, quoi que moins frontalement. "Oui il faut des mesures d'exception" contre le terrorisme, a ainsi fait valoir le député LR Jean-Claude Mignon, dans un rappel des positions d'une partie de sa famille politique lors du vote de la prorogation de l'état d'urgence, la semaine dernière à l'Assemblée nationale :
OUI IL FAUT DES MESURES D'EXCEPTION : Un prêtre et un fidèle égorgés dans une église de Seine-Maritime https://t.co/qK3c3p3uz0 via @LePoint
— Jean Claude Mignon (@JC_Mignon77) 26 juillet 2016
Jean-François Copé, pour sa part, a appelé à "changer de stratégie" sans plus de précisions, tout en recyclant pour l'occasion son slogan de campagne. "Arrêtons de reculer", a-t-il écrit, quand son mot d'ordre pour sa campagne pour la primaire est : "On ne recule plus !".
L'horreur encore ! Nos valeurs, notre identité sont attaquées. Changeons de stratégie et arrêtons de reculer ! #SaintEtienneDuRouvray
— Jean-François Copé (@jf_cope) 26 juillet 2016