Pour François Rebsamen, François Hollande aurait été réélu sans souci s'il avait eu un septennat

Publié à 09h48, le 22 août 2017 , Modifié à 09h51, le 22 août 2017

Pour François Rebsamen, François Hollande aurait été réélu sans souci s'il avait eu un septennat
François Rebsamen et François Hollande © YOAN VALAT / POOL / AFP

Ça va mieux mais cela fait sans doute une belle jambe à François Hollande. L'ancien Président, qui n'a pas pu briguer un second mandat, doit observer avec des sentiments partagés la conjonction d'indicateurs et tendances qui montrent une amélioration de la situation économique de la France. Car s'il ne peut pas en être malheureux, il doit se dire que cela arrive *un chouïa* trop tard quand même.

Alors certes, le vrai-faux retraité de la politique n'en dit rien publiquement (pour le moment ?), à l'heure où le contenu des ordonnances permettant de réformer le Code du travail va enfin être précisé par le gouvernement. Mais ses plus fidèles lieutenants s'en chargent pour lui. Auprès du JDD lundi 21 août, ce sont ainsi ses ex-ministres Christian Eckert et Thierry Mandon qui expliquent que la baisse confirmée du chômage ou la reprise de la croissance ne sont pas vraiment à mettre au crédit d'Emmanuel Macron, au pouvoir depuis à peine trois mois. Dans les mêmes colonnes, leur ancien collègue François Rebsamen va beaucoup plus loin. Ministre du Travail durant un an et demi de 2014 à 2015 et ami proche de l'ex-chef de l'État, l'actuel maire de Dijon (et membre de la direction collégiale du PS) avance :

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Les mesures [que François Hollande] a prises sont de bonnes mesures. Il aurait eu un septennat comme cela se faisait avant, il n’aurait pas eu de souci pour se faire réélire.

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Rendez-vous compte : avec deux ans de plus, François Hollande aurait pu s'offrir sept ans de plus. Satané quinquennat... "Les cycles économiques n’ont pas grand-chose à voir avec les cycles électoraux. C’est dommage mais au moins la reprise de la croissance permet d’équilibrer le regard lamentablement injuste porté sur le quinquennat", fait pour sa part valoir Thierry Mandon, qui semble abonder dans le sens de "Rebs".

Mais en mettant en avant ce jugement "injuste" du quinquennat Hollande (et de leur propre action), les deux hommes paraissent toutefois oublier un peu vite d'autres dimensions de la dernière présidentielle, notamment le rejet qu'inspirait aux Français la personne de François Hollande et la promesse de "renouveau" portée par Emmanuel Macron. Autant d'éléments qui auraient pu *compliquer* la réélection du socialiste, même avec un bon bilan économique.

Beau joueur tout de même, François Rebsamen concède sur RTL ce mardi que l'élection du nouveau chef de l'État n'est pas non plus totalement étrangère à la reprise, en ce qu'elle a "redonné de l'optimisme" aux acteurs économiques du pays. Dans une synthèse tout ce qu'il y a de hollandais, il ajoute :

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L'élection présidentielle a recréé encore un peu d'optimisme supplémentaire et donc cette conjonction des mesures Hollande, de la situation internationale - [les taux d'intérêt bas], la reprise du commerce aussi - et puis l'optimisme lié à l'élection du président de la République, tout ça c'est bien pour la France, c'est bien pour l'emploi. [...] Ça porte ses fruits, tant mieux : tant mieux pour la France, tant mieux pour le gouvernement et pour Emmanuel Macron.

 

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Dans Le JDD, François Rebsamen estime encore que "la communication du quinquennat précédent était vraiment de piètre qualité" et que les Français n'ont donc pas compris à quel point ils auraient dû être satisfaits de François Hollande. "Vu qu’on n’a rien expliqué, pas étonnant que les gens n’aient pas revoté pour nous", analyse-t-il.

Et c'est peut-être pour cela qu'un autre hollandais historique, l'ex-porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, a plus ou moins passé son été à faire le SAV du précédent quinquennat sur Twitter, même s'il est sans doute un peu tard pour cela...

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