Pour Gérard Collomb, l'asile et l'immigration préoccupent plus les Français que le chômage

Publié à 17h38, le 19 décembre 2017 , Modifié à 17h42, le 19 décembre 2017

Pour Gérard Collomb, l'asile et l'immigration préoccupent plus les Français que le chômage
© Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Gérard Collomb était sous le feux des critiques lors des questions au gouvernement à l'Assemblée de ce 19 décembre. La question de la politique migratoire de la France et la fameuse circulaire sur le recensement des migrants en centre d’accueil d’urgence  défendue par le ministre de l'Intérieur a provoqué de nombreuses questions tant sur les bancs de LREM que de la gauche. La députée LREM Sonia Krimi a même été applaudie par Alexis Corbière et Jean-Luc Mélenchon à l'issue de sa question où elle dénonçait "les centres de rétention devenus centres de détention". 

Plus tard, ce sont la députée LFI  Bénédicte Taurine et le patron du groupe Nouvelle gauche Olivier Faure qui ont interpellé le gouvernement notamment sur "le retrait de la circulaire". Gérard Collomb a défendu sa position en s'appuyant sur les places d'hébergement crées par la majorité. Quant au Premier ministre, il a répondu à Olivier Faure qu'il ne s'agissait pas de trier les migrants mais de revenir sur "l’accueil indifférencié" sans remettre en cause "l’accueil inconditionnel". C'est un peu plus tard, dans les couloirs de l'Assemblée, que Gérard Collomb a donné une explication un peu plus étonnante. Il a dit devant les micros de LCP

 

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Il suffit de regarder la réalité et de l'expliquer aux Français. Par exemple, cette année, nous avons fait 100 000 non-admissions aux frontières. Nous avons eu 90 000 demandes d'asile. On voit bien que si on devait accueillir 190 000 personnes, c'est une grande ville chaque année qu'il faudrait construire. Il y a aujourd'hui 300 000 déboutés du droit d'asile en Allemagne, si nous devions les accueillir, évidemment que ce serait totalement impossible. 

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Et de continuer :  

 

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Lorsque je me promène dans ma ville (...), que j'interroge un peu nos concitoyens, je m'aperçois que pour eux, c'est un vrai problème. Les problèmes concernant ces problèmes (sic) d'asile et d'immigration sont parmi leurs principales préoccupations. C'est même devenu aujourd'hui un problème qui leur semble plus fondamental que le chômage. Donc vous voyez que cela correspond à la préoccupation de nos concitoyens. Evidemment comme tous les sujets qui préoccupent, cela fait toujours l'objet de débat un peu âpres .

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A voir ici en vidéo : 

On ne sait pas de quelle étude le ministre sort ces chiffres. Selon une étude rendue publique début décembre, le terrorisme est le premier sujet de préoccupation des Français et devance pour la première fois depuis 2006 le chômage.Mais il s'agit du terrorisme et non de l'asile ou l'immigration. Soit le ministre a mal lu ou a interprété ces chiffres, soit il a en sa possession d'autres chiffres.

La nouvelle loi "immigration-asile" devrait arriver au printemps à l'Assemblée nationale avant avril.  Selon le JDD du 16 décembre, l''exécutif aurait décidé de privilégier le volet répressif, sans pour autant oublier le sort des demandeurs d'asile.

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