Pour Boutih, le débat sur le droit de vote des étrangers pourrait "mettre le feu au pays"

Publié à 08h10, le 24 octobre 2012 , Modifié à 08h34, le 24 octobre 2012

Pour Boutih, le débat sur le droit de vote des étrangers pourrait "mettre le feu au pays"
Le député de l'Essonne Malek Boutih (Maxppp)

Invité de RTL ce 24 octobre, Malek Boutih a estimé qu'il serait "sage de décaler la réforme sur le droit de vote des étrangers dans le contexte de crise."

Le député de l'Essonne répondait ainsi à la porte-parole du gouvernement qui, la veille, a fait part de ses sérieux "doutes" sur la faisabilité de la réforme pour les élections de 2014. Et ce recul est une bonne chose pour Malek Boutih qui a toujours été sceptique sur le principe car "la société a changé, l'immigration a évolué".

L'ancien président de SOS-Racisme va plus loin en estimant qu'un tel sujet pourrait même mettre "le feu au pays" :

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Notre pays traverse une crise extrêmement difficile et tout doit être mis, 100% de l’effort du gouvernement, à sortir de cette crise. C’est impossible d’entamer ce genre de sujet dans un pays qui est déchiré par le chômage, par les difficultés. (...)

Pour ceux qui pourraient être tentés de mettre la réforme dans le débat public, c’est un contexte qui mettrait le feu au pays. Soyons sincère.

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Malek Boutih craint que les étrangers deviennent les "boucs émissaires" d'un tel débat :

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Je pense que les étrangers dans les périodes de crise sont des boucs émissaires. Je vois ce que la droite fait : la surenchère est sur les étrangers. Attention, c’est la tête à claque parfaite quand tout va mal.

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Le député met également en doute les motivations de François Hollande à respecter son cinquantième engagement, élément phare de sa campagne. Selon lui, c'est le Parti socialiste qui l'y a poussé mais ce n'était "le coeur de l'engagement" du candidat :

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François Hollande l’a mis dans son programme car il n’a pas dirigé le PS avant l’élection. Il a essayé de faire une synthèse [des propositions]. Je ne crois pas que c’était le cœur de son engagement et qu’il pensait que c’était une réforme si importante que ça.

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Le débat sur le droit de vote des étrangers est en tout cas bien reparti depuis les "doutes" exprimés par Najat Vallaud-Belkacem. La veille, c'est Bertrand Delanoë , très favorable à la réforme, qui s'est énervé dans un billet de blog :

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L’honneur de la gauche est aujourd’hui de tout mettre en oeuvre pour faire adopter, avant mars 2013, cette réforme de justice et de cohésion sociale, afin qu’elle soit applicable aux élections municipales de mars 2014.

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