Primaire : Sarkozy critique l'idée d'un "code de bonne conduite", pourtant chère à son propre parti

Publié à 15h31, le 04 septembre 2016 , Modifié à 15h37, le 04 septembre 2016

Primaire : Sarkozy critique l'idée d'un "code de bonne conduite", pourtant chère à son propre parti
Nicolas Sarkozy © AFP

RASSEMBLEMENT - Déjà, quand il était président de LR, Nicolas Sarkozy n'avait pas peur d'afficher ses désaccords avec certaines positions officielles de sa formation. Alors il n'y a pas de raison que cela change maintenant qu'il n'en est plus le patron. C'est ainsi que lui candidat, il critique l'idée d'imposer un "code de bonne conduite" pour tous les prétendants à la primaire, permettant d'éviter les attaques personnelles, d'assurer une certaine unité et donc de préserver la crédibilité de la droite en vue de 2017.

Dimanche 4 septembre à La Baule, lors du campus des jeunes LR, l'ancien chef de l'État a donc expliqué :

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Je n’aime pas les codes de bonne conduite. J’aime la bonne conduite. Quand on parle de code, c’est qu’on a déjà des problèmes.

 

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Cela serait bien joli mais trop tard, répond-il en substance en s'adressant tout particulièrement à son principal adversaire, aka Alain Juppé. Le maire de Bordeaux avait en effet formulé cette proposition à la même tribune, la veille. Mais en s'attaquant de la sorte à ce "code de bonne conduite", Nicolas Sarkozy a dû faire également beaucoup de peine à Valérie Debord.

Porte-parole de Les Républicains, cette dernière avait effectivement proposé la même chose, pas plus tard que le 29 août. En réponse au festival d'attaques contre l'ex-Président proférées par François Fillon, elle avait expliqué, depuis le siège du parti et lors de son point presse hebdomadaire :

 

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Nous rappelons, comme notre président [Laurent Wauquiez, ndlr] l'a indiqué, qu'aujourd'hui, nous souhaitons qu'un code de bonne conduite puisse être tenu, que nous soyons sur le registre des idées et non des personnes. Le parti sera garant de ce fait que nous soyons sur le registre des idées et non des attaques.

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Le parti, en tant qu'institution, prônait donc cette solution de paix des ménages. Mais il n'en est pas question, d'après celui qui l'a présidée pendant ces (presque) deux dernières années. Alors attention : ce refus n'empêche pas Nicolas Sarkozy d'affirmer, dans le même temps, qu'il "n’y aura pas d’alternance si la campagne des primaires devait continuer sur la base d’un pugilat". Lui-même jure d'ailleurs ne pas s'adonner à cette pratique malsaine des attaques ad hominem - mais vous n'êtes pas obligés de le croire.

On résume : Nicolas Sarkozy veut voir des bonnes conduites mais s'oppose à la mise sur pied d'un code de bonne conduite censé proscrire les mauvaises (comme le propose son parti). Logique. Et plutôt original, pour un homme qui a fait du "rassemblement de [sa] famille politique" un élément de langage automatique depuis son retour dans l'arène politique.

En mars déjà, Thierry Solère faisait savoir qu'un "code de bonne conduite" était en cours de préparation du côté du comité d'organisation de la primaire, qu'il préside. Aucun des principaux candidats n'avait alors jugé qu'il s'agissait d'une mauvaise idée. Il faut croire que l'intensification de la campagne, à l'approche de la date limite de dépôt des parrainages, a fait réfléchir Nicolas Sarkozy sur ce point. Ou alors il veut juste marquer sa différence d'avec Alain Juppé à tout prix, mais on ne veut pas y croire.

[BONUS TRACK]

Qu'importe : Alain Juppé y tient, à cette idée. Après l'intervention de Nicolas Sarkozy, l'ex-Premier ministre l'a martelé sur Twitter :



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