Quand François Rebsamen théorise sa liberté de parole et sa non-entrée au gouvernement

Publié à 13h58, le 25 avril 2013 , Modifié à 14h02, le 25 avril 2013

Quand François Rebsamen théorise sa liberté de parole et sa non-entrée au gouvernement
François Rebsamen. (Capture d'écran)

Il fait partie des grandes gueules de la majorité. De ceux qui se permettent de donner des conseils à François Hollande, comme à Jean-Marc Ayrault, dans les médias. Et même de dire non au président, comme il l’affirme.

Dans l’émission de Public Sénat, Déshabillons-les, diffusée le 24 avril, François Rebsamen, le patron des sénateurs socialistes et maire de Dijon, qui répète à l’envi qu’il a "l’habitude" de dire ce qu’il pense, théorise sa liberté de parole, indissociable de sa non-entrée dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault :

Un ministre, ca suit la ligne ou ça démissionne, je le dis poliment. Je préfère pour l’heure avoir ma liberté de parole et être candidat à la mairie de Dijon. 

Je ne suis pas dans le gouvernement. Il faut comprendre ça. Il y a un pouvoir législatif, et il y a un exécutif. Quand on est ministre, je le redis, on ferme sa gueule ou on démissionne.

Les ministres doivent être calés derrière le Premier ministre. Ils ne doivent pas dire le contraire l’un de l’autre. Je suis parlementaire. Si j’étais ministre, je vous assure, on ne m’entendrait pas, je ferais mon boulot et puis c’est tout.

Mais n’affaiblit-il pas le chef de l’Etat avec ses sorties médiatiques comme lorsqu’il conseille au Premier ministre de virer un membre de son gouvernement ou qu’il révèle en avant-première la volonté de François Hollande de légiférer par ordonnances ?

"Je sais pourquoi je dis telle chose à tel moment. Ce n’est pas un hasard", réplique-t-il, énigmatique.

Mais l’affaiblissement politique de François Hollande ? 

Cet ancien numéro 2 de François Hollande lorsqu’il était patron du PS assure que non, il n'affaiblit pas son ami devenu président, mais répond franco que s’il avait été nommé ministre – il visait l’Intérieur et dit avoir "refusé un grand ministère de l’égalité des territoires"-, la question de l’affaiblissement de François Hollande ne se serait pas posée :

Je ne pense pas l’affaiblir.

Et puis, s’il ne voulait pas que je l’affaiblisse, fallait qu’il me propose l’Intérieur.

Et d’ajouter, quant à sa relation avec le chef de l’Etat :

Quand j’ai des choses à dire à Hollande, je lui dis. Il en fait ce qu’il en veut.

Et si j’ai envie de le dire publiquement, je le dis publiquement. C’est ma liberté de parole. Je suis un homme libre qui ne doit rien à personne.

 

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