Quand Jean-Christophe Cambadélis compare Dominique Strauss-Kahn à Zorba le grec

Publié à 15h52, le 20 mars 2013 , Modifié à 16h34, le 20 mars 2013

Quand Jean-Christophe Cambadélis compare Dominique Strauss-Kahn à Zorba le grec
Photos d'archives de Dominique Strauss-Kahn et interview de Jean-Christophe Cambadélis diffusés sur France 3, ce mercredi 20 mars.

PETIT DÉTAIL -"Tu es quelqu'un qui fait des choses magnifiques et d'un seul coup, il y a un petit détail qui vient tout casser." Tel est le conseil qu'aurait formulé Jean-Christophe Cambadélis à Dominique Strauss-Kahn au début des années 2000, le comparant à Zorba le grec, selon son témoignage dans DSK, l'homme qui voulait tout. Un documentaire qui sera diffusé ce mercredi 20 novembre, sur France 3, en prime time, dans la collection Histoire immédiate.

Parmi les rares politiques qui acceptent désormais de parler à visage découvert du patron déchu du FMI, notons que Jack Lang raconte son coup de cœur et son coup de pouce au jeune professeur d'économie, Edith Cresson dit également du bien de son ancien ministre de l'Industrie au début des années 1990 et Eva Joly revient sur le non-lieu obtenu par DSK dans l'affaire Elf-Aquitaine après l'avoir mis en examen.

Mais l'homme politique qui accepte de témoigner le plus longuement face à la caméra de Gérard Miller et Anaïs Feuillette est Jean-Christophe Cambadélis, le député socialiste de Paris, candidat malheureux à la direction de la rue de Solférino.

Celui qui est aujourd'hui secrétaire national à l'Europe et à l'international du PS livre une anecdote qui remonte au début des années 2000. Quand DSK sortit blanchi des différentes casseroles judiciaires (dont l'affaire de la MNEF et la cassette Méry) qui l'avaient poussé à la démission, Jean-Christophe Cambadélis assure l'avoir incité à la prudence en ces termes :

Je lui parle de Zorba le grec. Je lui dit : "Tu sais dans Zorba le grec, il y a un potier qui est magnifique. Il fait des poteries. Et a la fin, avec son doigt, il casse la poterie. Et ce qu'il a fallu faire, c'est couper le doigt".

Je lui ai dit "Tu es quelqu'un qui fait des choses magnifiques et d'un seul coup il y a un petit détail qui vient tout casser. Il faut que tu réfléchisses à ça".

Il m'a répondu : "Tu crois?"

Un référence au film "Zorba le grec", l'adaptation d'un roman de Níkos Kazantzákis, qui remporta un grand succés au début des années 1960.

Après l'affaire du Sofitel puis celle du Carlton, le strauss-kahnien confesse également dans le même documentaire qu'il pensait "que la politique était au dessus de tout ça. Que de toute façon il correspondait a la situation. Je crois que je ne m'étais pas trop trompé. Et donc qu'il allait y avoir un mouvement vers lui. Et donc qu'il serait contraint de se contraindre".

Et Jean-Christophe Cambadélis ajoute : 

On connaissait Dominique Strauss Kahn pour la manière dont il vivait, enfin pas dans les proportions qu'on a connu plus tard.

Tout cela allait passer parce que l'enjeu - enfin c'est comme ça que je le concevais - était tellement plus important que les éléments de la vie quotidienne qu'il allait être contraint de se tenir.

[BONUS TRACK] Après "Zorba le grec", Jean-Christophe Cambadélis fait un autre parallèle politico-littéraire. Cette fois ci en s'identifiant aux personnages d'Alexandre Dumas :

On construisait une espèce de bande autour de lui. Mais il n'aimait pas. Il aimait simplement rigoler sur les trois mousquetaires. Bien sur, lui, c'était D'artagnan, moi c'était Aramis, Moscovici [aujourd'hui ministre de l'Économie et des Finances, ndlr]  c'était Athos. Jean-Marie Le Guen [député de Paris qui a hésité à être candidat pour la mairie en 2014], Porthos.

Jospin qui s'étonnait de ce compagnonnage me disait "Mais tu ne vas même pas au cinéma avec lui !"

Du rab sur le Lab

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