LE PRÉSIDENT ET MOI - "Il est intelligent, vif, sympa": Jean-Vincent Placé tient absolument à faire savoir qu'il était à l'Elysée hier, et qu'il a rencontré en personne le président de la République. "C'est important qu'on ait un homme politique de son niveau", accorde-t-il ensuite, sur l'antenne de France Inter.
Mais très vite, le président du groupe écologiste au Sénat bombe le torse. Et assure que les écologistes pourraient quitter le gouvernement s'ils n'ont pas satisfaction :
Moi je lui ai dit les choses le plus franchement du monde. Je suis pas dans la menace , parce que c'est pas une volonté que nous aurions de quitter le gouvernement, c'est pas de gaieté de coeur, mais à un moment il faut qu'on soit à l'aise dans ce qu'on fait.
Depuis un an, il n'y a rien comme politique écolo, je lui ai dit. Les politiques écolos c'est assez simple en vérité.
Soit. Jean-Vincent Placé fixe donc lui-même au président ses exigences budgétaires pour le prochain projet de loi de finances :
Moi j'ai dit au président qu'il me semblait que le budget devait s'afficher à la hausse à plus 3%.
"Ah donc vous fixez les chiffres ?", lui demande son intervieweuse. Et Jean-Vincent Placé de répondre, le plus simplement du monde :
Bien sûr !
Au cas où nous n'aurions pas compris que monsieur Placé était avec François Hollande hier soir, l'écologiste donne des détails :
L'entretien a duré, j'ai vu qu'il était très sérieux, très à l'écoute. Préoccupé par la situation du pays. Je pense qu'il a compris qu'il avait raté le coche cette première année par rapport à la mutation écologique.
Puis glisse, l'air de rien, une phrase montrant qu'il tutoie le président et peut se permettre de le mettre face à ses contradictions :
Je lui dis 'quand même, tu annonces le même jour que tu souhaites des accords avec les Verts dans les municipales, et le même jour tu annonces que le ministère de l'Ecologie va baisser de 7%. Qui a pu conseiller le président ?
Fin d'interview sur l'air du "c'est ça ou rien". Jean-Vincent Placé, sur de son coup :
Il faut aller plus vite et plus loin. Et à la fin de l'année, sur le PLF 2014 (Projet de Loi de Finances), nous verrons si nous votons le budget 2014.
Des actes, des actions, des propositions, voilà ce que j'attends du président de la République.